Pèlerinage des 33 pénitents pour les vocations
de Thouars à Saumur
Le samedi 17 novembre 2018
de Thouars à Saumur
Le samedi 17 novembre 2018
« Samedi 17 novembre 2018 aura lieu le 16° Pèlerinage des 33 pénitents pour les vocations, de Thouars à Saumur.
Ce pèlerinage pour les vocations a été effectué pour la première fois, à l’initiative du Père de Montfort, en 1716 entre Saint Pompain et Saumur, pour obtenir de saints missionnaires. Ce pèlerinage avait fait étape à Saint-Jean-de-Thouars. »
Thouars – N.-D. des Ardilliers (Saumur) pour 33 hommes et jeunes gens.
7H15 : Rassemblement à la collégiale de Thouars
7H30 : Messe avec prédication (confessions)
8H30 : Petit-déjeuner
9H00 : Départ des 33 pénitents – Prédication : abbé Gendron
Rosaire médité et chanté, chants du Père de Montfort
Pique nique (à prévoir) en cours de route
18H30 : Arrivée à N.-D. des Ardilliers à Saumur
Litanies de saint Louis-Marie Grignion de Montfort . Prière embrasée pour obtenir les vocations. Chant à la Sainte Vierge
19H00 : Fin du pèlerinage
Prévoir : chaussures de marche, coiffe, vêtement de pluie, pique nique.
Pour la récupération des voitures : RDV à Thouars à 6h00, le matin, pour conduire les voitures à Saumur avant le départ (navette organisée)
Renseignements et inscription (obligatoire)
06.38.79.52.73. ou : cmrc@fsspx.fr
« SAUMUR. Au XVIe siècle et davantage au XVIIe siècle, le sanctuaire devint l’un des plus importants lieux de pèlerinage marial en France. Il avait pour origine la découverte d’une pietà non loin d’une source réputée alors guérisseuse. Inspirée des modèles italiens, la majestueuse rotonde domine le paysage ligérien à l’extrémité est de la ville de Saumur.
Le pèlerinage fut confié en 1614 aux Oratoriens, toute jeune congrégation fondée par le Père de Bérulle. Grâce à l’action des religieux et le mécénat des grands du royaume, s’élève, au cours du XVIIe siècle, un imposant ensemble architectural : église déclarée « Chapelle Royale » et maison de l’Oratoire, siège d’une école de Théologie.
Aux côtés de Marie de Médicis et de Louis XIII, c’est plus particulièrement le Cardinal de Richelieu qui initiera un vaste chantier à travers l’édification d’une chapelle votive et funéraire selon les plans de son architecte Jacques Lemercier. Suivront le Surintendant des Finances Abel Servien et la Reine Marie-Thérèse d’Autriche. Avec ses 27 mètres de hauteur sous coupole, la rotonde présente un volume intérieur impressionnant (avant la construction des Invalides, le rotonde des Ardilliers est réputée être la plus vaste du royaume).
À l’intérieur il faut remarquer le tableau de Philippe de Champaigne « la Présentation au Temple » et le maître-autel maniériste signé des retabliers Pierre Biardeau et Antoine Charpentier.
Dans le quartier de Fenêt (entre les Ardilliers et Saint-Pierre) naquit à cette époque une industrie typiquement saumuroise et liée au pèlerinage : celle des chapelets et des médailles. »
« L’apport essentiel de Pierre de Bérulle au courant mystique du XVIIe siècle (l’École Française) tient au regard renouvelé et passionné qu’il porte sur l’Incarnation qui permet à l’homme d’accéder au Dieu caché : « Là, Dieu incompréhensible, se fait comprendre, Dieu ineffable se fait entendre, Dieu invisible se fait voir. » Il met en valeur le message que l’on trouve dans l’Epître de Paul aux Philippins ( 2/6 – 11 ) : Devenant homme, le Fils a librement renoncé à sa gloire divine qu’Il enrichit d’un nouveau titre par son dépouillement consenti. Pour chaque chrétien, c’est une bonne nouvelle de savoir que Dieu ne s’est pas dégradé dans sa fréquentation des hommes. Ceux-ci, à l’imitation de son Fils, ne peuvent que grandir dans le service de leurs frères. C’est animé de cette même conviction qu’au même moment, Vincent de Paul rejoint ses frères enchaînés dans les galères.
Bérulle, homme politique
Pierre de Bérulle était un penseur mystique présent aux réalités et combats de son temps.
Né en 1575, issu par son père d’une lignée de soldats et par sa mère d’une famille de juristes et d’hommes de lettres, Pierre de Bérulle fait ses études chez les Jésuites puis à la Sorbonne. Il fréquente les milieux du renouveau catholique, entretenant des liens particuliers avec sa cousine, Madame Acarie, avec laquelle il introduit en France les Carmélites réformées par Sainte Thérèse d’Avila. Aumônier du Roi Henri IV en 1599, il devient sept ans plus tard précepteur du Dauphin, futur Louis XIII. Lorsqu’il fonde l’Oratoire en 1611, il le fait avec la protection de Marie de Médicis dont il devient chef du Conseil. Après qu’il a participé à la réconciliation de Louis XIII avec sa mère, il est nommé Conseiller d’Etat, mais ses désaccords avec Richelieu l’écartent du pouvoir en 1627. La même année il est créé Cardinal. Derrière ces fonctions et honneurs, Bérulle demeure avant tout un serviteur de Dieu. Il meurt en célébrant la messe en 1629. »
« Pierre de Bérulle a 50 ans lorsqu’il se trouve mêlé une nouvelle fois en 1625 à la vie politique du pays. Un événement va donner l’occasion d’un texte de référence pour l’Oratoire : Le Mémorial de quelques points servant à la direction des supérieurs en la congrégation de l’Oratoire de Jésus[1].
Depuis 1611, il n’y a toujours pas de constitutions de la congrégation. Les Pères, inquiets du départ du fondateur pour l’Angleterre, pays hérétique et dangereux − on peut y devenir martyr −, demandent un texte à leur Père. Il le fera, mais il en fera une longue méditation sur le mystère de l’Incarnation et ses conséquences pour les oratoriens quant à l’exercice de l’autorité et d’une obéissance librement consentie. Il explique que cette congrégation n’a pas d’autres règles que celles des Apôtres autour de Jésus ; congrégation sans vœux, le seul lien est celui de la charité fraternelle et de l’obéissance au Père, en Jésus Christ. Les oratoriens se sont toujours méfiés des règlements. « La lettre tue mais l’esprit vivifie »[2], ce qui n’est pas sans risque.
Les oratoriens, recherchant sans cesse une inspiration intérieure, ont toujours des difficultés à s’organiser, à se répandre, à parler d’eux-mêmes.
Rappelons la vie mouvementée de ce petit homme tiraillé entre plusieurs vocations : diriger les carmélites dont il vient de permettre la fondation en France (1604), réformer le clergé de France en fondant l’Oratoire (1611), et en plus répondre aux appels des rois : il fut apprécié par Henri IV qui l’a fait rejoindre les aumôniers du roi, mais il refuse la charge de précepteur du dauphin, et aussi celle d’évêque. Il se met ainsi en retrait de la cour et de la vie politique, et pourtant il s’y verra sans cesse rattrapé ; il va être le médiateur dans le conflit qui oppose le roi Louis XIII et la reine mère, Marie de Médicis. Il sera auprès de Richelieu au siège de La Rochelle, tout en souhaitant des controverses apaisées avec les protestants. Mais, contre Richelieu, il soutient l’idée de refaire l’Europe catholique et donc il favorise et négocie à Rome le mariage d’Henriette, sœur du roi avec le prince de Galles, futur Charles 1er d’Angleterre, espérant faciliter par là le retour des Anglais à la foi catholique. Par conséquent, le roi Louis XIII demande à Bérulle d’accompagner la nouvelle reine. En 1625 il doit donc quitter la France, et les oratoriens s’aperçoivent que, malgré leurs nombreux collèges et leurs nombreux prêtres, ils n’ont pas de constitutions, ni même de règlements. Aussi demandent-ils au fondateur et Supérieur général d’écrire ce qui sera, au lieu d’un règlement, ce texte majeur pour la compréhension de notre question : l’incarnation de Dieu dévoile une manière d’être homme.
[1]Le titre de ce texte est couramment abrégé en Mémorial de direction. Il se trouve in Bérulle, Œuvres complètes, Paris, Éditions du Cerf/Oratoire de France, t. 8, 1996, p. 363-406.
[2]Cf. 2 Co, 3, 6.
Dans sa lettre d’accompagnement du Mémorial, Bérulle s’adresse ainsi aux oratoriens :
« Mes Pères […] un des œuvres[1] de Dieu en nos jours est cette petite congrégation qu’il lui a plu établir en son Église, à laquelle il a daigné nous appeler tous, non pour être oiseux mais pour être ouvriers travaillant en sa vigne, non pour être attachés à nos intérêts, mais pour être attachés à sa croix ; non pour être appliqués à choses basses et petites, mais pour être occupés à sa gloire ; non pour servir à nos desseins, mais pour servir à ses conseils, et nous rendre instruments de ses œuvres en la terre. À cet effet il nous convie par ses inspirations, et nous oblige, par sa grâce et par sa vocation, à dépouiller le vieil homme, et nous revêtir du nouveau ; à nous séparer de nous-mêmes, et nous lier à son Fils unique Jésus-Christ notre Seigneur à vivre en la terre pour lui et non pour nous et à y vivre aussi, non par notre esprit, mais par l’Esprit de Jésus […]. Dieu par ses voies veut accomplir et perfectionner son œuvre en nous. Il a commencé, il le veut achever.[2] »
On sent la tonalité johannique des discours du Jeudi Saint. « Comme Jésus Serviteur, les supérieurs par fonction doivent être serviteurs par destination… ». »