Pèlerinage de Saint-Sixte
à Eygalières
Chaque année le mardi de Pâques
à Eygalières
Chaque année le mardi de Pâques
le pèlerinage de Saint-Sixte, pape et martyr au IIIe siècle, à Eygalières, dans les Bouches-du-Rhône, est organisé chaque année le mardi de Pâques. C’est un des très beaux pèlerinages de Provence, cette terre si précocement et charnellement chrétienne :
« Depuis quelques années, la procession est accompagnée de gardians de Camargue portant en croupe des jeunes filles du pays, revêtant, chaque année, le costume d’Arlésienne que l’on ne porte plus, mais que l’on garde dans chaque famille.
La procession ainsi formée s’achemine, bannières en tête, vers la chapelle Saint-Sixte située à 1500 mètres du village.
Une messe est dite en plein air, au pied de la chapelle, suivie d’un sermon en langue provençale. Pendant des siècles les habitants vinrent à ce pèlerinage en priant, les années de grande sécheresse, pour demander la pluie.
La chapelle Saint-Sixte, classée Monument historique depuis le 15 juillet 1971, est à 5 min du village et ouvre ses portes aux visiteurs les dimanches de 15H à 19H jusqu’au mois de septembre. »
Source : « Eygalières en Provence » de Maurice Pezet avec l’autorisation de Mme Pezet et de l’Association du Vieil Eygalières
Procession depuis l’église paroissiale jusqu’à la chapelle Saint-Sixte, avec le buste de Saint-Sixte accompagné de gardians de Camargue
Messe en plein air, sermon en provençal
Paroisse d’Eygalières : 04 90 92 10 51
Notre saint souffrit des peines incroyables pour la défense et la propagation de la religion chrétienne. L’empereur Valérien ayant déclaré au sénat qu’il voulait que l’on recherchât surtout les évêques, les prêtres et les ministres de l’Eglise et qu’on leur fît souffrir toutes sortes de supplices jusqu’à la mort, il fut arrêté comme chef des chrétiens, présenté aux juges et accusé d’avoir tenu des assemblées secrètes, contrairement à la défense du prince. Sixte confessa qu’il n’épargnait rien pour établir le culte du vrai Dieu et pour détruire la superstition de l’idolâtrie, et protesta qu’il mourrait volontiers pour une cause si juste et si sainte.
On le mena au temple de Mars, pour le presser de sacrifier à cette fausse divinité ; mais il refusa absolument de commettre cette impiété. Aussi, après une courte prison, et pendant que le Pontife célébrait les saints mystères au cimetière de Calliste, les soldats s’emparèrent de sa personne et le conduisirent hors
de la ville, ou ses bourreaux lui tranchèrent la tête (6 août 258).
Saint Sixte avait siégé environ deux ans depuis le consulat de Maxime et Glabrion (257), jusqu’à celui d’Æmilanius et Bassus (258). Il précédait dans le ciel cette pléiade de glorieux martyrs que les édits de Valérien multipliaient sur tous les points du monde, et dont l’histoire de la terre n’a pu garder tous les noms.
Tandis qu’il marchait au supplice, Laurent, archidiacre de l’Eglise romaine, le suivait en pleurant et lui disait : « Où allez-vous mon père sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? » Sixte lui répondit : « Ce n’est pas moi qui t’abandonne, ô mon fils, mais un plus grand combat t’est réservé : tu me suivras dans trois jours ». C’est ce qui arriva. Mais si saint Sixte ne fut pas dès lors accompagné de saint Laurent, il ne manqua pas néanmoins d’autres compagnons de souffrances. Car saint Félicissime et saint Agapit, diacres, saint Janvier,
saint Magne et saint Etienne, sous-diacres, et saint Quart, furent décapités avec
lui, comme l’assure le martyrologe romain, bien que le poète saint Prudence dise en particulier de saint Sixte, qu’il fut attaché en croix.
Parmi les louanges que l’antiquité a données à Sixte II, on remarque surtout celle de pontife doux et pacifique. C’est à cette mansuétude qu’était réservée la consolante mission de terminer la querelle des rebaptisants qui avait rempli d’amertume le
pontificat précédent.
Son corps fut inhumé au cimetière de Calliste, sur la voie Appienne, où il avait été exécuté, et ceux de ses compagnons au cimetière du prétextat, selon la remarque du livre des ‘Souverains Pontifes’, attribué à saint Damase. Tous les martyrologes, après saint Cyprien, saint Augustin, saint Maxime, saint Pierre Chrysologue et beaucoup d’autres, parlent avec respect de ce bienheureux Pontife.
Source : up Saint Remy
« Eygalières en Provence » de Maurice Pezet avec l’autorisation de Mme Pezet e
t de l’Association du Vieil Eygalières
« Haut lieu des Alpilles, symbole provençal flanqué de quelques cyprès majestueux, la chapelle Saint-Sixte, érigée au XIIe siècle sur un tertre rocailleux et proche des sources alimentant l’aqueduc romain d’Arles, fut longtemps un lieu de pèlerin
age très fréquenté.
Comme la plupart des chapelles rurales, elle a succédé à un sanctuaire antique. Une source jaillit à son entour. C’est la source divinisée, il y a des millénaires, par les pasteurs néolithiques, les fidèles de Sylvanus et de l’eau, miroir du ciel.
Ce quartier des eaux fut habité à l’époque romaine et la sixième légion qui venait de fonder Arles, décida de capter ces sources pour alimenter Arles et les Thermes de Constantin. Ce fut l’origine du légendaire aqueduc d’Arles, œuvre surhumaine du « romain bâtisseur » où s’accroche encore le merveilleux de la légende. »
« Ce site, somme toute modeste, est perçu du monde entier comme la représentation d’une Provence intemporelle et rêvée, image-symbole, et quelque peu surfaite. L’équilibre et l’harmonie formée par le monument et son cadre nature l atteignent à la perfection alors même qu’aucun dessein n’a présidé à leur mise en oeuvre. Tout est ici à son exacte place pour faire vibrer entre eux les éléments du site.
Cet équilibre est cependant précaire et hier comme aujourd’hui de multiples atteintes à cette beauté intemporelle et fragiles sont constantes ; elles doivent être combattues sans état d’âme. »
Guy Barruol et Nerte Dautier