70e anniversaire de la fermeture
du « séminaire des barbelés »
à Chartres-Le Coudray
Le samedi 27 mai 2017
du « séminaire des barbelés »
à Chartres-Le Coudray
Le samedi 27 mai 2017
Le 70e anniversaire de la fermeture du séminaire des barbelés » à Chartres-Le Coudray aura lieu le samedi 27 mai 2017.
Une messe apostolique et des échanges entre séminaristes allemands et français, autour de la figure de l’abbé Franz Stock, sont au cœur de cette journée-pèlerinage sur les lieux mêmes où ce séminaire fut en activité durant deux ans.
10 h Messe apostolique dans la chapelle du séminaire, avec l’ensemble Fulbert, présidée par Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres
12h Possibilité de buffet froid (sur réservation avant le 17 mai)
13h30 Marche commune avec de jeunes séminaristes allemands et français en empruntant le parcours Franz Stock le long des rives de l’Eure
16h à 17h30 Eglise Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres, échange entre séminaristes allemands et français autour du « discours d’adieux » de Franz Stock en prélude à leur départ du camp du Coudray
20h30 Concert donné par le chœur de l’Armée française (prix des places 20€ et 12€ moins de 12 ans, sur réservation seminairedesbarbeles@orange.fr et FNAC)
Lors de la libération de Paris par les Alliés, le 25 août 1944, l’abbé Stock se trouvait à l’Hôpital de la Pitié et fut fait prisonnier par les Américains. Après avoir été transporté par avion, le 23 septembre, dans l’immense camp de prisonniers à Cherbourg, il établit rapidement un contact avec l’abbé Rodhain et l’abbé Le Meur de l’Aumônerie Générale à Paris. Les entretiens portèrent sur l’action pastorale pour les prisonniers et éventuellement sur un projet de créer un séminaire pour des étudiants en théologie en captivité.
Le 13 mars 1945, l’abbé Le Meur écrivit à l’abbé Stock : « Le général français chargé du commandement des prisonniers en France a décidé d’ouvrir un séminaire pour tous les étudiants en théologie allemands en captivité. Je suis en train d’en préparer la création et de regrouper à Orléans tous les étudiants en théologie… À leur tête – c’est l’opinion de l’abbé Rodhain et c’est la mienne – c’est vous qui devez vous trouver. C’est pourquoi, je vous adresse aujourd’hui une demande officielle : dans les dures conditions matérielles actuelles, voulez-vous assumer la formation ecclésiastique de ces étudiants en théologie ? … Je me permets de vous prier instamment d’accepter cette tâche – ou peut-être ce sacrifice. »
Ainsi, l’Église de France prit des mesures qui avaient pour objectif d’ouvrir la voie à une Europe nouvelle. Et l’on ne saurait assez souligner que c’étaient des hommes d’Église qui - précédant les politiques - ont préparé le terrain pour la réconciliation franco-allemande et pour une Europe unie.
L’abbé Stock après avoir longtemps hésité, accéda finalement à cette demande bien qu’à son avis il n’eût pas la compétence requise pour une telle tâche. Dans sa réponse du 27 mars, l’abbé Le Meur écrivit : « Je suis persuadé que cette œuvre aura une influence considérable et durable sur la compréhension réciproque entre nos deux pays ainsi que sur le rayonnement de notre Église. »
C’est ainsi que le séminaire fut d’abord transféré dans le camp de prisonniers dépôt 51 et ensuite au Coudray/Chartres dans le camp dépôt 501. L’évêque de Chartres, Mgr Harscouët, le prit sous sa protection, le colonel Gourut en fut le commandant.
C’est ici, à Chartres, que furent rassemblés en provenance de tous les camps français les étudiants en théologie germanophones pour y poursuivre ou même commencer leurs études. Pour les plus jeunes d’entre eux, on aménagea des cours menant au baccalauréat. L’Université de Fribourg-en-Brisgau parraina le séminaire dont l’existence dépassa deux années, ce qui constitua un cas unique dans l’histoire de l’Église. Jusqu’à ce jour, en effet, ce fut le séminaire le plus important qui ait jamais existé et, en plus il s’agissait d’« un séminaire derrière des barbelés » (le « Séminaire des Barbelés »), deux configurations inédites. Au cours de son existence, il abrita 949 chargés de cours, prêtres, frères et séminaristes. Sa dissolution intervint le 5 juin 1947 alors qu’il comptait encore 369 séminaristes .
Le Nonce Apostolique à Paris, Mgr Roncalli, le futur Pape Jean XIII, a visité le séminaire à quatre reprises. Lors d’une de ces visites, il dit : « Ce séminaire de Chartres contribuera à la gloire de la France comme à celle de l’Allemagne, appelé qu’il est à devenir le symbole de la bonne entente et de la réconciliation des deux peuples. » Pierre André, le chanoine de la cathédrale et secrétaire de l’évêque, dit à plusieurs reprises au fil du temps : « Le Mont Valérien et le Séminaire de Chartres sont les deux fondements de la réconciliation franco-allemande et de l’Europe unie. »
Peu de temps avant la dissolution du séminaire, l’abbé Stock s’adressa aux séminaristes dans une allocution d’adieu : « Un nombre de saints voulus par la Providence suffira à sauver notre époque. C’est la Providence qui nous lance cet appel à la sainteté à travers la voix même de l’histoire et il nous faut l’entendre pour porter au monde le message de liberté, de paix, de salut et d’amour. » L’abbé Pihan, prédicateur à Notre-Dame, caractérisa ce message de prophétique lors du 20e anniversaire du décès de Stock, et l’abbé Stock, lui, avait accepté cet appel à la sainteté. »
« Pionnier et figure de la réconciliation franco-allemande, dans les premières années d’après-guerre, dès avant le traité officiel de 1963, Franz STOCK, prêtre allemand, fut d’abord étudiant à Paris, puis aumônier des prisons lors de la seconde guerre mondiale.
Il est chargé de prendre soin des détenus, de préparer et d’accompagner les condamnés à mort français - résistants, opposants politiques - jusqu’au lieu de leur supplice, le Mont Valérien. Il montre dans cette fonction éprouvante et délicate une intégrité morale et une compassion qui forcent l’admiration des détenus et de leurs familles.
Lorsque les américains libérèrent Paris, en août 1944, l’abbé Franz STOCK est prisonnier de guerre. En 1945, un camp de prisonniers allemands rassemblera plusieurs centaines de séminaristes allemands au Coudray, près de Chartres. L’abbé Franz STOCK est nommé responsable de ce « séminaire des barbelés ». Le Nonce Apostolique Mgr RONCALLI, futur pape Saint Jean XXIII, qui visita plusieurs fois le séminaire prononça cette phrase historique : « Ce séminaire vraiment exceptionnel fait honneur à la France et à l’Allemagne, destiné qu’il est à être un signe précurseur de la bonne entente et de l’amitié entre les deux peuples ».
Franz STOCK meurt d’épuisement en 1948, et, en tant que prisonnier de guerre qu’il avait demandé à rester, fut enterré au cimetière de Thiais. Émue de l’oubli dans lequel sa sépulture à Thiais plaçait l’abbé Franz Stock, la paroisse de Rechèvres, qui avait célébré un temps les messes dans un ancien préfabriqué provenant du séminaire des barbelés, crée un comité Franz STOCK, en janvier 1963. Son but est de ramener sa dépouille à Chartres, où il avait tant œuvré pour former la nouvelle génération des théologiens allemands.
Le 15 juin 1963, alors que le traité de l’Élysée était ratifié à Paris, la dépouille de Franz STOCK était accueillie à Chartres pour être inhumée dans l’église moderne Saint Jean-Baptiste, construite en 1961 comme symbole d’une réconciliation entre les deux pays. »
Le procès en béatification de Franz Stock a été ouvert en 2009.
Séminaire des barbelés
36 rue des Bellangères
28630 Le Coudray
Tél. 02 37 35 24 10 ou 06 15 17 52 14
Le 27 Mai sera mis en vente LE JOURNAL DE GUERRE de FRANZ STOCK, éditions du Cerf
Le comptoir librairie des Amis de Franz Stock sera ouvert à cet effet
à l’issue de la Messe et à l’issue du concert