Le sanctuaire de Notre Dame de la Salette à Morlaix, dans le Finistère, est situé à plus de 1000 kilomètres du lieu de l’Apparition de la Sainte Vierge, dans le sud du département de l’Isère, à deux jeunes enfants, Mélanie et Maximin.

Pour en comprendre l’origine, il convient de remonter à l’année 1830.

En 1830, les Religieuses Hospitalières de Saint-Augustin de Quimper, qui s’occupaient des malades de l’hôpital de Quimper furent congédiées par l’Administration.

Durant trois ans, elles vécurent dispersées dans différentes maisons de leur ordre, lorsque la Providence vint à leur secours, dans la personne de Mademoiselle Marie de la Fruglaye, âgée de 25 ans, qui demeurait avec son père, le comte de la Fruglaye, le château de Keranroux, en Ploujean. Elle fit l’acquisition du couvent désaffecté des Cordeliers de saint François de Cuburien, près de la rivière sur la route de Carantec.

Peu de temps après l’Apparition de la Salette, Mademoiselle de la Fruglaye en entretint les Religieuses, et sans tarder, la Mère Sainte Sophie de Coatgourden, cousine de Marie, se mit en relation avec M. l’abbé Perrin, curé de la Salette, qui adressa à la Mère prieure un morceau de la pierre sur laquelle la Vierge avait posé le pied, durant l’Apparition.

L’aumônier de la Communauté, M. l’abbé Félix de Kermenguy aménagea un petit oratoire pouvant contenir une vingtaine de personnes. Il en bénit la première pierre début 1847.

Les Religieuses avaient bâti, poussées par Mle de la Fruglaye, à côté de l’hôpital, une école avec pensionnat et externat.

Deux élèves tombèrent gravement malades, elles étaient condamnées par les médecins. Elles ne pouvaient rien manger et se desséchaient de jour en jour.
Les Religieuses pensèrent à invoquer la Vierge des Alpes, qui était alors si contestée, afin d’être fixées sur l’authenticité de l’Apparition.

Elles commencèrent une neuvaine pour être éclairées sur ce point et pour la guérison des deux malades, puis une deuxième : aucune réaction. Les Religieuses ne perdaient pas confiance. On commença la troisième, qui commencée le 10 septembre, arrivait à la fin sans aucun résultat. Mais, le dernier jour, le 19 septembre 1847, jour anniversaire de l’Apparition, prodige admirable ! les deux malades étaient guéries et la guérison était constatée par le médecin..

En remerciement, les Religieuses désiraient construire, dans les dépendances, une chapelle qui ferait référence à l’Apparition de la Salette. Elles commencèrent une neuvaine qui avait pour but de faire pénitence pour les péchés du monde, le 22 février 1848, qui se termina le premier de mars, jour où fut bénite la première pierre. Le 4 mai, fête de sainte Monique, et le jour même où s’ouvrait à Paris l’Assemblée Constituante, l’oratoire était béni par l’abbé le Moal, Recteur de la paroisse, qui déclara que ce nouveau sanctuaire était trop exigu, qu’il ne pouvait rester privé, qu’il fallait que le public s’associât à la dévotion de la Communauté.

L’abbé de Kermenguy trouva une solution. Le premier août 1848, il fit prolonger l’oratoire dont la bénédiction se fit le 18 septembre, veille du deuxième anniversaire de l’Apparition et le lendemain, c’était le premier pardon de la Salette. Il y eut de nombreux pèlerins et un temps splendide.

Ce fut la première chapelle publique élevée en l’honneur de Notre Dame de la Salette et l’abbé Perrin l’appella :

La Fille aînée de l’Eglise-Mère de la Salette.

La Fille précéda la Mère, car l’église du lieu de l’Apparition ne fut commencée que le 25 mai 1852.

Officiellement, la chapelle de Morlaix ne porta pas tout de suite le nom de la Salette, car le jugement doctrinal de l’Evêque n’était pas encore porté ; le mandement de M^gr de Bruillard ne fut publié qu’en 1851. L’Evêque de Quimper demanda que le nouvel oratoire fut désigné sous le vocable de Notre Dame Réparatrice.

L’Abbé de Kermenguy pensa à mettre des stations du Chemin de la Croix contre la colline. L’on n’avait pas encore vu assez grand, de nombreux pèlerins affluaient. L’abbé de Kermenguy en fit part à son évêque qui autorisa une nouvelle construction, dont le chantier débuta début 1853.

Le 21 juin 1860, M^gr Sergent vint consacrer la vraie première chapelle publique sous le nom de : Notre Dame de la Salette

Le pardon de la Salette à Morlaix a lieu, chaque année, le troisième dimanche de septembre. Le prochain se déroulera ainsi le dimanche 17 septembre 2017.

Source : « Bulletin historique marial Lys de Marie et Chanoine JM. Abgrall (1907) ».

Bulletin historique marial Lys de Marie et Chanoine JM. Abgrall (1907)

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