Messe en l’honneur de saint Michel Archange
Pour la protection et le Salut de la France
au Mont-Saint-Michel
Le 11 octobre 2024
Pour la protection et le Salut de la France
au Mont-Saint-Michel
Le 11 octobre 2024
Une Messe en l’honneur de saint Michel Archange, pour la protection et le Salut de la France sera célébrée au Mont-Saint-Michel le 11 octobre 2024.
11h Messe en l’église paroissiale saint Pierre
«
Le traité de Troyes, signé le 20 mai 1420, avait déshérité Charles VII au bénéfice du roi d’Angleterre Henri V, en violation des lois de dévolution de la Couronne. Significativement, le haut de la voûte romane de la nef de l’église abbatiale du Mont-Saint-Michel s’était effondrée entièrement l’année suivante1.
En revanche, signe que l’Archange veillait, Charles VII avait échappé, en cette même année 14212, à toute blessure lors de la chute d’une pierre qui lui était tombé dessus. « Incontinent, il envoya cette pierre en ce Mont-Saint-Michel, par l’assurance duquel il crut avoir été exempté ce naufrage, estant très dévot de ce saint Archange3 ». De fait, Charles VII bénéficiait de la haute protection de l’Archange, ce qu’allait démontrer de manière évidente la suite des événements, avec deux miracles, celui du 11 octobre ayant préservé Charles VII, et l’irruption de de Jeanne la Pucelle sur la scène publique .
L’événement du 11 octobre 1422, ci-après rapporté, fit grand bruit à l’époque dans tout le royaume de France, avant de tomber plus tard dans l’oubli : en 1422, le 11 octobre, à La Rochelle, où Charles VII s’était rendu afin de consolider la place face aux menaces anglaises, en la présence du roi, se produisit un tragique accident. Cet événement advint alors que la quasi-totalité du royaume de France au Nord de la Loire se trouvait aux mains des envahisseurs anglais et que Charles VII se voyait dépossédé de la Couronne de France par le traité de Troyes signé deux ans plus tôt. Charles VII présidait alors à La Rochelle une assemblée de notables, en ce dernier grand port maritime qui lui était resté fidèle. L’historien Philippe Erlanger le relate en ces termes : « Le Dauphin, sous ses velours fleurdelisés, siégeait en une cathèdre surélevée, assez semblable à la niche d’une statue. Devant lui s’alignaient les stalles qu’emplissaient les robes violettes des prêtres, les robes noires des légistes, les cottes de mailles des chevaliers. Au moment où il voulut se lever, prendre la parole, un sourd tonnerre retentit et l’assistance disparut à ses yeux. Le plancher trop fragile venait de s’effondrer. Miraculeusement, le rebord de la niche maintint le siège royal, l’empêcha d’être entraîné. Charles, paralysé d’horreur, resta suspendu au-dessus du gouffre plein de hurlements et de membres rompus. on le sauva de justesse. La commotion qui suivit fut terrible. Peu s’en fallut que l’accident de La Rochelle ne devint pour le fils ce qu’avait été pour le père l’apparition de la forêt du Mans. »
Toutefois, Philippe Erlanger ne précise pas en son ouvrage ce que nous apprit le chartiste et historien Siméon Luce et que confirma ensuite le R.P. Ayroles5 : Charles VII attribua à la protection de l’Archange saint Michel d’avoir survécu à cette catastrophe de La Rochelle qui, rappelons-le, survint dix jours seulement avant la mort de son père Charles VI1, considéré comme ayant perdu la raison, à partir d’une première crise ayant en lieu au cours d’une chasse dans la forêt du Mans. Siméon Luce ajoute que, six mois plus tard, le 6 avril 1423, Charles VII donna l’ordre de célébrer tous les ans dans l’église du Mont-Saint-Michel, le 11 octobre, en souvenir du tragique accident de La Rochelle, une messe solennelle de saint Michel, destinée à perpétuer sa reconnaissance envers l’Archange qu’il considérait, non seulement comme son sauveur après Dieu dans le cas dont il s’agit, mais encore comme le protecteur par excellence de sa Couronne en général : « afin que, pour nous servir des termes mêmes de la charte de fondation, sous la salutaire direction et grâce à la très pieuse intervention de l’Archange que nous vénérons et en qui nous avons la confiance la plus profonde, nous méritions d’assurer la prospérité de notre royaume et de triompher de nos ennemis. »
Cet accident avait entraîné de nombreuses victimes, dont Pierre de Bourbon et Guy de Naillac ; Charles VII s’en tira pour sa part avec quelques égratignures3. Effondrement représentatif de l’effondrement du royaume de France lui-même !
Mais le roi en était sorti indemne. Ainsi se manifesta une fois de plus la divine Providence et le choix de Dieu en faveur du roi Charles VII et de la cause qu’il incarnait, la royauté sacrée en France au service de la catholicité : après la mort prématurée et imprévue, à l’âge de 35 ans, de l’ambitieux roi conquérant anglais Henri V, le 31 août 1422, la mort successive des frères aînés du même Charles, qui n’était que le cinquième enfant de son père Charles VI, la mort le 22 octobre 1422 de ce père, le roi dit « fou » Charles VI, qui l’avait déshérité avec la complicité de sa propre mère Isabeau de Bavière, survint cette miraculeuse protection lors de l’accident de La Rochelle, le 11 octobre 1422. Ainsi se trouva préservé le Trône de France et conforté son héritier Charles VII.
Moins d’un an après la première messe pour saint Michel4, protecteur de la France, célébrée au Mont-Saint-Michel le 11 octobre 1423 conformément à la volonté de Charles VII, l’Archange saint Michel apparut à Jeannette, la Pucelle de Domremy. Ce fut en effet, dit elle-même Jeanne, « dans ma treizième année, quand Dieu m’envoya une voix pour m’aider à me conduire : la première fois, j’eus grande frayeur. la voix vint sur le midi, durant l’été, dans le jardin de mon père ; j’étais alors à jeun, mais je n’avais pas jeûné le jour précédent. J’entendis la voix sur le côté droit, vers l’église ; rarement je l’entends sans voir une clarté ; cette clarté est du côté où la voix se fait entendre ; il y a là le plus souvent une grande clarté. Quand je suis venue en France, j’entendais souvent la voix.5 » A la question : Quelle est la voix qui vint à vous la première, lorsque vous étiez en l’âge de treize ans ou environ ? », la Pucelle précisa que « ce fut saint Michel que je vis de mes yeux ; il n’était pas seul ; il était accompagné de bien des anges du Paradis. Ce n’est que sur le commandement de Dieu que je suis venue en France6 ».
Et, au cours de l’interrogatoire du 15 mars 1431, Jeanne ajouta : « Quand saint Michel vint versmoi, il me dit que sainte Catherine et sainte Marguerite viendraient ; il m’ordonna de me conduire d’après leurs conseils ; qu’elles étaient ordonnées pour me diriger et me conseiller en ce que j’avais à faire ; que je les crusse de ce qu’elles me diraient ; que tel était le commandement de Notre-Seigneur.1 »
Ainsi, Jeanne bénéficia-t-elle pour son instruction et en vue de sa mission de nombreuses apparitions de l’Archange saint Michel, depuis la première à Domremy, jusqu’à la dernière, alors qu’elle était prisonnière au Crotoy.
Le R.P. Ayroles, Mgr Le Tourneau, Pascal-Raphaël Ambrogi2, et M. l’abbé Olivier3 situent la première de ces apparitions michaéliques à l’été 1424 et non 1425, comme l’avaient pensé Jules Quicherat, Siméon Luce et d’autres excellents auteurs. En tout état de cause, ce fut bien peu de temps après que Charles VII eut décidé de faire célébrer une messe annuelle en l’honneur de l’Archange4, en son sanctuaire du Mont-Saint-Michel, pour la protection de la France et du « saint royaume », que Jeanne fut visitée par le saint Archange et informée de la mission que Dieu lui confiait.
Cette messe de l’Archange en son sanctuaire du Mont-Saint-Michel, jointe aux prières montant de partout du « saint royaume » affligé, venant aussi de l’Eglise triomphante, tout particulièrement de saint Louis et saint Charlemagne, avaient ainsi touché le Cœur de Dieu ; les prières du roi Charles VII, de Jeanne la Pucelle et de tous ceux qui souffraient de la grande pitié qui était au Royaume de France étaient parvenues jusqu’au Trône céleste.
Que l’Ange messager de Dieu qui vint visiter Jeanne et requérir d’elle son acquiescement à la mission exceptionnelle qui lui était demandée fut l’Archange saint Michel1, le Protecteur de la France, revêt à l’évidence la plus haute signification. L’intervention divine en ce moment crucial de l’histoire, alors que la France était menacée d’un péril mortel, traduit combien l’existence même de la nation française est essentielle et conforme au plan de Dieu et combien efficace et concrète est la protection de l’Archange saint Michel sur le saint royaume de France.
C’est bien pourquoi, il est du devoir de tout catholique de se tourner vers la Vierge Marie, patronne principale de la France, vers sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et saint Michel, Archange protecteur de la France. Prions et œuvrons pour le salut de la France, pour la consécration de notre Pays aux Cœurs Unis de Jésus et Marie ; prions l’Archange en son sanctuaire du Mont-Saint-Michel, en relevant la Messe du 11 octobre5. Aussi, une première messe à l’Archange saint Michel, première messe depuis la fin du règne de Louis XIV, a eu lieu le 11 octobre 20201, puis l’année suivante, en dépit des difficultés liées à la crise du Covid.
Très providentiellement, rappelons-le, c’est un 11 octobre que le pape Pie XI institua en 1931, à l’occasion du quinzième centenaire du grand concile d’Ephèse2, la fête de la Maternité de la Sainte Vierge. Ce fut également un 11 octobre, le 11 octobre 1954, année du centenaire de la proclamation du dogme du dogme de l’Immaculée Conception, que le Vénérable pape Pie XII, par son encyclique , institua la fête de Marie Reine. »
(Extraits du livre de Guy Barrey, Saint Michel, Ange de la France et de l’Italie, Ed. Via Romana, 2022)