Notre-Dame de Réaumur
à Réaumur (Vendée)
Chaque année, le premier dimanche de septembre
à Réaumur (Vendée)
Chaque année, le premier dimanche de septembre
Pour ce 121e pèlerinage à Notre-Dame de Réaumur, l’humble chapelle Sainte-Marie, édifiée au XIIe siècle, accueillera les pèlerins et fidèles de toute la région. A proximité, coule la Fontaine Sainte-Marie, aux eaux miraculeuses.
Messe à 10h30
Prédicateur : Mgr Hubert Barbier, archevêque émérite de Bourges
Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Reine du Ciel et de la Terre, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame de Réaumur, nous venons nous jeter à vos pieds pour vous offrir l’hommage de notre reconnaissance et de notre parfait dévouement. Nous voudrions, à Mère de Bonté, avoir les cœurs de tous les fidèles pour vous les présenter.
Nous voudrions à chaque instant vous rendre les honneurs que les anges et les saints vous rendront à jamais dans le Ciel. Mais dans l’impuissance de satisfaire nos désirs, nous voulons faire au moins tout ce qui est en notre pouvoir.
Prosternés à vos pieds dans les sentiments de la vénération la plus profonde et de l’amour le plus ardent, en présence de nos saints anges gardiens et de toute la cour céleste, nous vous choisissons pour notre Reine, notre Souveraine, notre Protectrice et notre Mère ; en cette qualité nous vous consacrons, par un don entier et irrévocable, nos biens, nos corps, nos âmes et toute notre vie
Acceptez l’hommage de notre vénération, de notre confiance, de notre dévouement.
Recevez la promesse que nous vous faisons tous ensemble de défendre toujours et en toutes circonstances votre honneur et votre gloire, de ne jamais souffrir qu’on attaque en notre présence aucun de vos glorieux privilèges, de soutenir en toute rencontre les intérêts de Jésus et les vôtres et de nous montrer toujours vos serviteurs fidèles et vos enfants dévoués. Bénissez-nous, Ô Vierge puissante.
Obtenez aux pécheurs la grâce de la conversion, aux justes celle de la persévérance, aux pauvres, aux affligés, aux malades, la résignation.
Soyez pour l’enfance et la jeunesse la douce étoile du matin qui dirige vers Dieu les premiers pas de leur vie, pour l’âge mûr l’étoile de la mer, pour la vieillesse celle de l’espérance ; pour tous, soyez la porte du ciel, afin qu’un jour nous nous trouvions réunis autour du trône de votre gloire, comme nous le sommes au pied de votre autel, pour vous bénir et vous aimer éternellement.
Ainsi soit-il.
Pour certains, elle est une « légende » (mais quelles preuves a-t-on qu’il s’agit d’une légende ?), pour nous les croyants, elle est intervention de la sainte Vierge Marie.
(source : une mère de famille, l’ayant apprise de son aïeul, qui la racontait naguère, avec un préambule tout personnel, à M. l’abbé Pajot, curé actuel de notre paroisse ; transmise sur le site shenandoahdavis archives
« J’avais environ huit ans, lorsqu’un jour, passant avec mon grand-père par le chemin de la chapelle, je le vis s’arrêter un instant pour faire un large signe de croix. Puis, se tournant vers moi qui, sans trop savoir pourquoi, venais de faire comme lui, il me dit : « Ma chère petite, il ne faut jamais passer ici sans faire au moins un signe de croix ; car il s’est opéré un grand miracle, là où tu vois cette fontaine, d’après à ce que j’ai entendu conter à nos anciens ». Je n’en demandai pas davantage alors ; mais ma curiosité d’enfant était fortement éveillée. Aussi, le soir, le repas de famille terminé et mon grand-père s’étant commodément installé au coin du feu, je m’approchai doucement, et passant mes bras autour de son cou, je lui dis en l’embrassant : « Grand-père, dites-moi le miracle de la fontaine ». Et sans plus se faire prier, il me fit le récit suivant :
C’était au temps des preux. Un capitaine du pays revenait de guerroyer au loin, avec une vingtaine de cavaliers qui composaient sa suite. Ayant fait une longue chevauchée, ils étaient exténués de fatigue, et de plus, torturés par une soif dévorante ; car il faisait, cette année-là, une extraordinaire sécheresse et ils avaient parcouru plus de vingt lieues de pays sans trouver d’eau pour se désaltérer.
Le capitaine cependant s’efforçait de relever le courage défaillant de ses soldats : « Ayez patience, mes compagnons, leur disait-il ; voici que nous arrivons au pays du Loys : il ne se veut point que nous n’y trouvions pas un peu d’eau ». Vain espoir : le Lay lui-même était à sec …
Atterré par cette déception et pris de découragement à son tour, le chevalier, la tête penchée sur sa poitrine, semble un instant s’abandonner à de sombres pensées … Fallait-il donc avoir évité tant de périls et survécu à tant de ses frères d’armes, glorieusement tombés à ses côtés sur les champs de batailles, pour venir mourir d’une telle mort, si près de sa demeure et des siens ! … Mais tout à coup, il se souvient qu’on fête ce jour-là le mystère de l’Assomption de Marie : sa foi l’inspire, et, dans un élan d’ardente confiance, il s’écrie : « O Vierge Marie, vous si puissante et si bonne, secourez-nous dans notre détresse ! Si vous daignez m’exaucer, je vous fais la royale promesse d’élever une chapelle en votre honneur, sur le lieu même où nous trouverons à nous désaltérer ».
Or, comme il finissait sa prière, et non loin de là, voici qu’il aperçoit deux petits bergers - fillette et garçon - qui, ayant laissé leur troupeau sur le coteau des Guichelaines, étaient descendus dans le chemin, et s’occupaient à recueillir, dans de minuscules coupes de glands, quelques gouttes d’eau qui suintaient du rocher. A la vue de ces hommes de guerre, les enfants, intimidés et craintifs, se retirent à l’écart pour leur laisser libre passage. Mais à peine le chevalier a-t-il atteint l’endroit d’où ils viennent de s’éloigner, qu’il entend retentir comme un grand coup dans le roc, et qu’en même temps - à merveille ! - une gerbe d’eau, jaillissant par-dessus la tête de son coursier tombé subitement à genoux, vient frapper et baigner son armure …
En un clin d’oeil, tous les cavaliers ont mis pied à terre et se précipitent évidemment vers la source miraculeuse, lorsque d’une voix anxieuse, les jeunes bergers leur crient : « Prenez garde, n’approchez pas de si près : vous allez noyer la Dame ! » Cette Dame qui daignait se montrer aux yeux ravis de ces candides gardeurs de troupeau, nul des guerriers ne la put apercevoir ; mais par une compensation grandement précieuse, bien que trop inégale, ils pouvaient, avec une reconnaissante admiration facile à deviner, contempler sur la pierre, et profondément gravée, l’empreinte du pied de l’être mystérieux - la Vierge elle-même, ils n’en savaient douter - qui venait de faire, à leur prière, un si éclatant et si indéniable prodige.
De ce prodige, la nouvelle se répandit rapidement dans toute la contrée, agitant toutes les âmes d’une émotion aussi douce que profonde. La Sainte Vierge, au reste, ne s’était pas contentée de se montrer aux heureux petits bergers ; elle leur avait parlé et ses paroles se redisaient et se commentaient avec un respect mêlé de confiance et de crainte ; car si elles contenaient d’encourageantes promesses, elles apportaient aussi des avis sévères : « Que les hommes, avait dit la Vision, ne prennent jamais l’habitude du blasphème : il leur arriverait malheur, et Réaumur serait englouti - Les femmes qui viendront prier ici et demander une heureuse délivrance, je les exaucerai … »
Étant donnée la foi simple et confiante dont s’honoraient les chrétiens de ce temps, est-il besoin de dire que le peuple des alentours commença aussitôt à se porter vers la fontaine du miracle ? On y venait prier, on buvait à la source, on faisait provision de l’eau bénie pour l’usage des malades, les mères y apportaient leurs tout jeunes enfants dont elles posaient les petits pieds dans l’empreinte du pied de la Vierge, pour leur obtenir la grâce de marcher bientôt. Peut-on douter que cette naïve confiance ne fût souvent exaucée ? Ne faut-il pas même qu’elle l’ait maintes fois été, pour que se soit conservée si vive, à travers de si longs âges, cette dévotion de tout un peuple, laquelle sans doute se serait bien vite affaiblie, puis éteinte sans ces divins encouragements que sont les faveurs reçues !
Bref, à peu de temps de là, le loyal et reconnaissant chevalier s’empressa d’édifier la chapelle qu’il avait promise à sa céleste bienfaitrice, et la source merveilleuse ayant été, dès alors peut-être, enclose d’un mur protecteur, la pierre sur laquelle est gravée le contour du pied virginal, en vue probablement de la soustraire à toute profanation, fut enchâssée dans la paroi intérieure de ce mur, où on la voit encore présentement.
Une statuette de la Vierge repose dans l’empreinte miraculeuse. Or, on raconte que dans les mauvais jours de la fin du siècle dernier, cette statuette ayant été emportée dans un village voisin, la source cessa de couler jusqu’au moment où la sainte image fut réintégrée dans la fontaine.
Le dernier détail qui porte en soi tous les caractères de la vraisemblance : après avoir accompli son voeu et sagement réglé toutes choses, le noble chevalier qui avait été, dans ce prodigieux évènement, le visible instrument des célestes desseins, résolut de se consacrer entièrement au service de Dieu ; et ayant, en effet, échangé le harnois de guerre pour l’humble robe de bure, il devint plus tard le premier prieur de Réaumur ».