Saint Irénée à Lyon

lundi 1er mai 2017


Pèlerinage à saint Irénée
à Lyon
Chaque année le 28 juin



Le pèlerinage à saint Irénée à Lyon a lieu chaque année le 28 juin, jour de la fête de saint Irénée. Ce jour là, une messe est célébrée à Saint-Irénée, sous la présidence du Cardinal-archevêque de Lyon, primat des Gaules.

Tout pèlerinage en la ville de Lyon, haut-lieu de la Gaule, puis de la France chrétienne, passe par la colline de Fourvière. Mais il est un second site lyonnais, dominant discrètement la colline de Fourvière, situé dans le quartier Saint-Irénée - Saint-Just, en périphérie nord-ouest du périmètre classé patrimoine mondial de l’UNESCO, que tout pèlerin à Lyon se doit d’honorer d’une pieuse visite. Ce site conduit en effet sur les pas de saint Irénée, grand théologien, deuxième évêque de Lyon, où il mourut probablement martyr après la grande persécution lyonnaise de l’an 177, qui vit le martyre de 40 à 50 chrétiens, dont sainte Blandine, saint Pothin, premier évêque de Lyon, Epipode et Alexandre.

La naissance de l’église Saint-Irénée est ainsi étroitement liée aux débuts du Christianisme en Gaule, avec des documents attestant de la présence d’une communauté chrétienne et des persécutions qui eurent lieu alors. Lors de la persécution de 177, une quarantaine de martyrs trouvèrent la mort, parmi eux l’évêque Pothin (1er évêque de Lyon) et l’esclave Blandine et quelques mois plus tard (dans l’amphithéâtre des Trois Gaules, sur la colline de la Croix-Rousse) Alexandre (chrétien grec) et Epipode (chrétien gallo-romain).

C’est sur la colline de Fourvière que fut construite, au Ve siècle, la première église, au-dessus d’une crypte destinée à abriter les corps de deux martyrs, saint Epipode et saint Alexandre, puis celui de saint Irénée. Grégoire de Tours mentionne en effet que les corps des saints-Irénée, Epipode et Alexandre reposent tous trois dans la crypte de cette première église.

Ce sanctuaire, dédié depuis le VIIIe siècle à saint Irénée, connut ensuite bien des destructions. Reconstruite au IXe siècle, érigée en église collégiale au Xe siècle, l’église subit les destructions des huguenots puis des fanatiques révolutionnaires, avant d’être réaffectée au culte en 1802. Toutefois son état de délabrement conduisit à la reconstruire, au XIXe siècle, dans un style néo-classique, et à restaurer la crypte, dans un style carolingien. L’église et la crypte ont été classées monuments historiques en 1862.

La crypte contient, au centre de la nef, protégé par une balustrade, le « puits des Martyrs », qui aurait contenu les restes de martyrs. Au centre du chœur, se trouve un bloc de marbre blanc considéré comme ayant été étant le tombeau de Saint-Irénée, entouré des autels de saint-Alexandre et saint-Epipode. Sur le côté nord, la chapelle Saint-Polycarpe donne accès à l’ossuaire de la crypte, qui contient une partie des ossements des martyrs, profanés par les huguenots en 1562.

Ce sanctuaire, le plus ancien de Lyon encore affecté au culte, peut se visiter lors de pèlerinages, individuels ou en groupe. Des membres de l’association culturelle des sanctuaires de Saint-Irénée et Saint-Just, fondée en 1995, se proposent de vous y recevoir et de vous y accueillir. L’église et la crypte sont ouvertes tous les samedis de 14h30 à 17h (de 14h30 à 16h30 du 15 novembre au 31 janvier). L’accueil de groupes est fait sur demande à tout autre moment sur rendez-vous. Possibilité de visites guidées.

Le site recèle une autre richesse patrimoniale inestimable : le dernier calvaire monumental urbain en France et son jardin, datant du XVIIe siècle. Un lieu de pèlerinages depuis le XVIIe siècle, où venir absolument lors d’un pèlerinage à Lyon.

Le dernier calvaire monumental urbain en France,celui de Lyon

Le site de Saint Irénée domine discrètement la colline de Fourvière à Lyon depuis 1500 ans et abrite un patrimoine majeur de la mémoire lyonnaise, considéré comme le dernier calvaire monumental urbain en France !

« […] ce monument commence tout juste à sortir de l’anonymat lyonnais dans lequel il semble plongé depuis longtemps. Il nous propose pourtant une leçon de résurrection extraordinaire : il a été détruit sous le Baron des Adrets, rétabli cent ans plus tard, il a de nouveau subi les outrages de la Révolution avant de renaître au début du XIXe siècle. C’est aujourd’hui le dernier Chemin de Croix en plein air de Lyon […] »

Régis Neyret
Créateur et ancien président de Patrimoine Rhônalpin

L’association culturelle des sanctuaires Saint-Irénée et Saint-Just

L’association culturelle des sanctuaires Saint-Irénée et Saint-Just propose des visites de la crypte de l’église Saint-Irénée (place Saint-Irénée Lyon 5e , funiculaire Saint-Just, terminus ; Bus 46, arrêt Saint-Irénée) chaque samedi de 15h à 17h. Possibilité de visites commentées, ainsi que, toute l’année, possibilité de visites de groupes, en prenant rendez-vous une semaine à l’avance.

Informations

Maison paroissiale Saint-Irénée –Saint-Just
51, rue des Macchabées 69005 Lyon
Tel 04 78 25 43 26

contact@lyon-st-irenee.org

Saint Irénée de Lyon

Evêque et martyr (✝ v. 201)

« Irénée venait d’Asie Mineure comme beaucoup d’autres dans cette vallée du Rhône. Dans sa jeunesse, il avait été disciple de saint Polycarpe de Smyrne qui avait été lui-même un disciple de saint Jean l’Apôtre. C’est peut-être ce qui lui donna le sens aigu de la tradition dans l’Église : transmission d’homme à homme du dépôt de la foi. On le retrouve à Lyon. On ne sait pourquoi, car il ne s’est pas expliqué sur les raisons de son voyage. On ne sait pas non plus comment il échappe à la grande persécution qui décime les Églises de Lyon et de Vienne. Etait-il en mission à Rome comme on l’a dit ? En tous cas, il succède à saint Pothin l’évêque de Lyon , mort martyr pendant cette persécution. Il ne cesse de se dépenser au service de la paix des Églises. Un grand danger le préoccupe : les doctrines gnostiques qui se répandent dangereusement. Elles nient l’Incarnation du Fils de Dieu et mettent en péril l’intégrité de la foi. Saint Irénée les étudie très minutieusement, enquête, interroge, lit. Armé par cette connaissance approfondie de l’adversaire, il rédige un important traité « Contre les hérésies » pour réfuter ces doctrines ésotériques. En même temps, il intervient auprès du pape pour l’empêcher d’exclure de la communion de l’Église les communautés qui fêtent Pâques à une autre date que l’Église romaine. Il n’oubliait pas que son nom signifie : « le pacifique ». L’intelligence, la charité et le sens de la Tradition apostolique resplendissent dans ses œuvres. Il fut le premier grand théologien de l’Église d’Occident et mourut peut-être martyr.

…Selon son enseignement, la foi de l’Église doit être transmise de manière à apparaître telle qu’elle doit être, c’est-à-dire « publique », « unique », « pneumatique », « spirituelle »… (Saint Irénée de Lyon - Benoît XVI - audience du 28 mars 2007)
Voir sur le site du musée du diocèse de Lyon :

Eusèbe de Césarée … reprend des éléments d’écrits d’Irénée en partie perdus. Il le présente comme ’presbytre de la communauté de Lyon’ (paroikia) quand la persécution éclate en 177. Il succède à Pothin l’évêque martyr.

Mémoire de saint Irénée, évêque et martyr, vers l’an 200. Comme l’écrit saint Jérôme, il fut, dans sa jeunesse, disciple de saint Polycarpe de Smyrne et conserva fidèlement la mémoire du temps des apôtres. Il était prêtre de Lyon quand il succéda à l’évêque saint Pothin et on pense qu’il a été aussi couronné de la gloire du martyre. Il a exposé sans relâche la Tradition apostolique et publié un ouvrage célèbre en cinq livres contre les hérésies pour défendre la foi catholique. »

Lettre des chrétiens de Vienne et Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie

La lettre des chrétiens de Vienne et Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie est un document historique fondateur, transmis par l’historien Eusèbe de Césarée au début du 4e siècle. Elle fut rédigée par les survivants de la persécution de 177 contre la première communauté chrétienne de Lyon.

Ouvrages à consulter

Irénée de Lyon, Contre les hérésies (adversus haereses)

Irénée de Lyon, La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, Ed. du Cerf, 2010

Quelques extraits de l’ouvrage La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, Ed. du Cerf

« Quiconque répand le sang d’un homme, son propre sang sera répandu en compensation du sang versé »

« Comment seras tu immortel, alors que, dans une nature mortelle, tu n’as pas obéi à ton Créateur ? Car il te faut d’abord garder ton rang d’homme, et ensuite seulement recevoir en partage la gloire de Dieu »

« La vérité de tout cela apparut lorsque le Verbe de Dieu se fit homme, se rendant semblable à l’homme et rendant l’homme semblable à lui, pour que, par la ressemblance avec le Fils, l’homme devienne précieux aux yeux du Père »

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu »

« La chair n’est pas exclue de l’art, de la sagesse et de la puissance de Dieu, mais la puissance de Dieu, qui procure la vie, se déploie dans la faiblesse, c’est-à-dire dans la chair. »

« Il n’y a de vie que par la participation à Dieu, et cette participation à Dieu consiste à voir Dieu et à jouir de sa bonté »

Sites à consulter

Lyon Saint Irénée

Saint Irénée Saint Just

patrimoine Lyon Saint Irénée la crypte

Lyon plus le trésor inexploité de saint Irénée

nominis Saint Irénée de Lyon