40e anniversaire des pères de famille de Cotignac

mercredi 29 juin 2016

40e anniversaire des pères de famille
de Cotignac
1, 2 et 3 juillet 2016
« Que votre âme trouve sa joie dans la miséricorde du Seigneur »



De nombreuses paroisses participent à des pèlerinages des pères de famille, qui sont organisés dans toute la France. Parmi ceux-ci plusieurs ont lieu les 1er, 2 et 3 juillet prochains, dont celui de Cotignac (Var), qui en est à sa 40e édition, et qui a acquis une dimension nationale. Pour s’inscrire à l’un de ces pèlerinages, dont celui de Cotignac, il convient de s’inscrire auprès des paroisses participantes. Le thème de cette année, en lien avec l’année jubilaire de la Miséricorde, est « Que votre âme trouve sa joie dans la miséricorde du Seigneur ».

La miséricorde du Seigneur

Ecclésiastique 51, 29

Chers amis pèlerins du Sanctuaire Notre Dame de Grâces,

« Que votre âme trouve sa joie dans la miséricorde du Seigneur » (Si. 51,29),
« Dans le texte qui annonce cette année jubilaire « Miserocordiae vultus », le pape nous invite d’abord à contempler la Miséricorde Divine. La contempler dans le Christ, visage qui nous révèle la miséricorde de Dieu, la contempler dans la Trinité, la contempler en nous nourrissant de la parole de Dieu qui nous la révèle.

Trop abstrait ? C’est plutôt nous qui ne sommes pas assez concrets. La contemplation chrétienne est ce qu’il y a de plus concret. C’est le réalisme divin le plus grand de notre vie, de notre prière, de nos intentions, de nos choix et de nos actes. Cette contemplation est une source de joie, de sérénité et de paix. Elle nous met sur le chemin du salut, car elle est la découverte et l’accueil de la Miséricorde, acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde divine est toute puissante et efficace. Elle est le propre de Dieu qui met sa Toute Puissance au service de sa miséricorde (St Thomas).

Renouvelons notre foi dans la miséricorde du Père. Ne doutons pas de sa miséricorde. Toute notre vie, nous serons comme le fils prodigue, à revenir vers notre Père du Ciel. Et lui nous attends. Il veille notre retour. Malgré notre péché, notre misère, notre indignité, ne nous laissant même pas terminer notre confession, vite, il nous prend dans ses bras, nous couvre de baisers, nous revêt du plus beau vêtement, fait tuer le veau gras, et nous fait entrer dans la danse et dans la fête. (Luc 15,11) « Dieu dansera pour toi avec des cris de joie » (Sophonie 3,17). Telle est la miséricorde du Père, impatiente, débordante, toute puissante, qui nous relève, nous restaure, qui fait de nous des fils bien-aimés, qui nous donne sa joie et son Amour infini.

Apprenons aussi, comme le pape nous y invite, à contempler la miséricorde, très concrètement, comme « la loi fondamentale du cœur de chaque homme qui jette un regard sincère sur son frère ». Dès qu’un homme de bonne volonté fait preuve de bienveillance, d’amour, de compassion, quel qu’il soit, quelle que soit son origine, sa condition, son histoire, sa religion, ouvrons les yeux ! réveillons notre intelligence et notre foi ! sachons reconnaître la miséricorde de Dieu à l’œuvre dans le cœur des hommes ! Le souhait de notre pape François, c’est que, durant cette année jubilaire, l’église et donc chacun de nous, nous soyons des témoins de la miséricorde. « Que vôtre âme trouve sa joie dans la miséricorde du Seigneur ».

Et le Siracide d’ajouter : « Ne rougissez pas de la louer » (Si 51,30) La louer par notre bouche, notre prière et nos chants et aussi et surtout par nos actes. « Annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa grande miséricorde ». Soyons miséricordieux, comme notre Père du ciel est miséricordieux (Lc 6,36), d’une vraie miséricorde, divine, puissante, d’une miséricorde qui assume la pitié et la justice sans les opposer. Une miséricorde qui est attentive aux plus grandes misères. La pitié a ses limites. Nous nous apitoyons de ce qui nous émeut, nous blesse, nous touche dans notre sensibilité. Cela est bon mais peut aussi nous empêcher de découvrir des misères et des souffrances plus cachées. Par exemple, je vais être très attentif à la misère physique d’un malade pour le soigner, sans voir qu’il souffre bien d’avantage moralement de sa solitude, de ses doutes, de ses inquiétudes …

La miséricorde divine va me rendre attentif à toutes ces misères et faire que ma pitié s’étende à toutes ces souffrances, sans en ignorer aucune. Jésus a eu pitié des hommes à cause de leurs souffrances physiques mais aussi et surtout à cause de leur solitude et de leur ignorance. « Il eut pitié d’eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger »(Mt 9,36). « Il eu pitié de cette foule et se mit à l’enseigner longuement »(Mc 6,34). Une miséricorde forte et efficace. Là encore, nous pouvons nous contenter de la pitié, pleurant avec ceux qui pleurent, mais ne bougeant pas le petit doigt pour les relever de leur misère. Nous pouvons même enfermer l’autre dans la misère en l’assistant généreusement, mais sans lui donner les moyens de se relever et de retrouver son autonomie et sa dignité. La miséricorde, quand elle est divine, s’appuie sur la justice en l’assumant et en l’accomplissant. Ne tombons pas dans les pièges habituels qui consistent, soit à confondre la justice et la miséricorde, soit au contraire à les opposer. Un petit exemple pour illustrer cela. Comme enseignant, en Afrique, des enfants qui avaient fait une bêtise, me disaient souvent : « mon père, il faut me pardonner ». Sans mélanger ni opposer miséricorde et justice, je leur répondais : « je te pardonne parce que je t’aime bien et que je n’ai rien contre toi, mais tu accomplis ta punition, parce que c’est juste par rapport à ce qui était convenu avec toi et tes camarades ». Il y a bien des manières d’exercer la miséricorde. La miséricorde d’un papa est différente de celle d’une maman ou de celle des grands-parents …

Ne comparons pas, n’opposons pas. Et surtout n’opposons jamais la miséricorde, la pitié et la justice. C’est la charité qui donne la mesure. Cherchons à aimer, sous le souffle de l’Esprit Saint, et à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux, chacun à notre manière, avec pitié et avec justice, et surtout avec Amour. »

Frère François, Cotignac

De nombreux autres pèlerinages des pères dans toute la France

Plus de 25 marches de Pères de famille en France métropolitaine et DOM-TOM ont lieu chaque année, dont plus de 20 pèlerinages le premier WE de Juillet :

Cotignac ND de Graces
Vezelay Basilique Vezelay
Alsace Lorraine N. D. de Marienthal
Herault St Joseph de Puimisson
Monligeon
Agen
Boulogne Notre Dame de Boulogne
Toulouse Encalcat (Tarn)
Dauphiniac (Isere) St Antoine l’abbaye
Albi
Bordeaux
Réunion
Angers Ile Bouchard ND des familles
Paray le monial
Vendée
Pellevoisin Fontgombault
Mont St Michel
Blain Pontchateau
Nantes
Montelimar ND de Fresneau

(Source : Cotignac)

La naissance du pèlerinage des pères de famille à Cotignac

(Source : notre histoire avec Marie-Marie de Nazareth)

« Le pèlerinage des pères de famille c’est, en 1976, l’histoire d’un père de famille dont l’épouse vit une grossesse difficile et des moments d’inquiétude : les médecins évoquent des perspectives préoccupantes au terme de la grossesse de sa femme. Ils ont tous deux entendu parler de Cotignac et y font une ‘excursion’ à la fin de l’hiver. Sur la route du retour, le jeune père fait à sa femme la promesse de retourner à pied à Cotignac depuis Aix-en-Provence… si tout se passe bien ! Pense-t-il à un pèlerinage ? Même pas ! Or, en juin de l’année suivante, la naissance d’Emmanuelle se déroule merveilleusement. Les parents sont comblés. Le jeune père pense à respecter sa promesse.

La naissance de ce pèlerinage est aussi l’histoire d’une amitié : un de ses amis, plus jeune, pas marié, propose de l’accompagner. Ils partent d’Aix, vers l’est, sans bien savoir par où ils vont passer. Nous sommes en juillet 1976 ; une grande période de canicule dans toutes les mémoires

Que se passe-t-il au cours de ce pèlerinage ? Ils marchent et ils discutent. Au bout d’un moment, l’ami sort son chapelet : « Tu as toujours ton chapelet avec toi ? » Et ils se mettent à prier. Tout simple : le plus jeune commente les mystères et ils égrènent le chapelet ensemble. Et puis le père de famille accepte de commenter à son tour. Il commence alors le bel apprentissage de la méditation et de la contemplation. Peut-être que ce qu’il dit n’est pas très orthodoxe mais il le dit avec son cœur, avec ses tripes et, il n’en a pas encore conscience, avec l’aide attentive de l’Esprit Saint.

Le deuxième jour, en fin d’après-midi, ils passent tout près de Saint-Joseph… sans soupçonner la présence du monastère, alors en cours de restauration. Ils n’ont qu’une carte Michelin ! Puis ils arrivent à Notre-Dame de Grâces. L’épouse de celui qui est marié les attend depuis de longues heures, avec dans un couffin, Emmanuelle qui a six semaines. C’est le premier « bébé Cotignac » version contemporaine. Le chapelain du sanctuaire reste totalement insensible à leur démarche… Qu’importe : ils se sont jetés au piedsde Marie, exténués et éperdus de bonheur au bout de cette expérience si forte tant sur le plan physique que spirituel.

L’histoire aurait pu finir là. Eh bien non ! L’année suivante, le père de famille retourne à Cotignac avec cette fois un autre ami. Et l’année suivante, ils sont à présent un petit groupe de cinq ou six, mariés ou en projet de mariage. Naturellement, explicitement, ce pèlerinage est dès le début celui de pères de famille. Ils viennent rendre grâce et confier leur famille à Marie et Joseph. Ils confient aussi leurs soucis : santé, travail, désir d’enfant, cancer, enfant en perdition, chômage qui dure, épouse partie, conflits familiaux… la liste est longue de ce qu’ils portent et dont ils parlent en cours de route, qu’ils échangent entre eux, qu’ils présentent à Dieu en offrant fatigue, chaleur et ampoules de la route.

Et c’est parti ! Chaque année un groupe d’une dizaine de pères de famille part d’Aix. Pas plus, pas moins. La formule est simple : ils marchent, ils parlent, ils prient, ils s’exercent à animer le chapelet, les méditations, les contemplations, ils se perdent parce qu’aucun d’eux ne prend le temps de repérer le chemin à l’avance. Le dimanche matin, ils sont accueillis à Saint-Joseph où une communauté de bénédictines arrivant de Médéa, en Algérie, s’est installée depuis 1977.

En 1982, une belle surprise attend les pèlerins à Notre-Dame de Grâce. Ils sont accueillis par une communauté des Frères de Saint-Jean à qui a été confié le sanctuaire. La première rencontre avec les Frères de Saint-Jean est une découverte réciproque. « Vous ne pouvez pas garder cela pour vous », nous dit Benoît-Marie. Mais les pèlerins résistent : « Nous sommes des pères de famille, pas des employés de la Pastorale des pèlerinages du diocèse ! » Cela n’est pas négociable. Pourtant, dès l’année suivante, un troisième groupe rejoint Cotignac : des amis de Benoit Marie, de Cuges-les-Pins, dans les Bouches-du-Rhône.

Au cours des années suivantes, le groupe initial d’Aix-en-Provence ne cesse de grossir. Ce n’est plus un groupe mais un troupeau. En même temps, d’autres groupes (Alpes Maritimes, Vaucluse) se sont constitués. Il faut se rendre à l’évidence. Les pèlerins du début comprennent que ce qui est devenu le « Pèlerinage en Provence des Pères de Famille » ne leur appartient pas. Marie a tranché. Ils choisissent de se séparer et au cours des années suivantes, de plus en plus de petits groupes partent de différents coins de Provence pour se retrouver le samedi soir à Cotignac.

Benoit Marie (encore lui !) dit sa préoccupation de voir le pèlerinage conduit et animé par des prêtres. Nouveau refus catégorique ! Dur-dur d’être prieur à Notre Dame ! « Nous sommes des pères de famille, pas des organisateurs de pèlerinage. On dit à nos amis de venir à Cotignac, passer deux jours sympas, entre copains, dans la nature. On sait qu’ils ont des soucis de famille ou de bébé et on leur dit qu’on veut les partager avec eux. On leur dit aussi qu’au bout de la route il y a Marie… Par contre qu’un prêtre marche avec nous, ça c’est génial : il serait en « voiture balai spi » et accueillerait chacun, cœur à cœur pour lui dire qu’il est aimé de Dieu », lui répond-on. Benoit-Marie, dubitatif, laisse tomber ses idées d’organisation par les prêtres et décide d’accompagner un groupe l’année suivante. À l’arrivée, il est convaincu : « Mon rôle est d’accueillir, de recueillir, de donner le pardon de Dieu. »

La formule est lancée. Combien de pères de famille, éloignés de l’Église, de Dieu, qui, cheminant vers Cotignac, décident au cours de la marche d’aller parler un instant avec le prêtre… ? Combien de confessions, combien de grâces de conversion reçues ? Le pèlerinage des pères de famille est né à l’aube du pontificat de Jean Paul II. Il permet à des pères de famille d’origines diverses de marcher ensemble : traditionalistes et progressistes, riches et pauvres, croyants et incroyants, malades et en bonne santé, chefs d’entreprise et ouvriers… Leur lien : être père de famille. Point ! Cet apostolat entre pères de famille permet l’évangélisation des pèlerins. Sur les routes de Cotignac, Marie fait leur éducation. Ils découvrent d’abord l’amour, l’amitié et le partage entre les membres de leur groupe. Puis ils découvrent qu’ils peuvent aimer davantage leur épouse, leurs enfants, leurs collègues de travail… Par la prière, les chants, les méditations, l’adoration, la confession, ils découvrent la civilisation de l’amour.

En quelques années, sans que ni Mgr Barthe, évêque en 1976 de Fréjus-Toulon, ni ses successeurs Mgr Madec et Mgr Rey, ni le Père Marie Dominique Philippe, fondateur des Frères de Saint Jean, ni la supérieure des Sœurs bénédictines de Médéa ne l’aient imaginé, Cotignac va jouer un rôle majeur en France pour les familles.

Quand Marie agit, elle le fait bien. Vite, les pères de famille dépassent le nombre de 500. Et pourtant, ce pèlerinage n’a jamais fait l’objet, à ses débuts, de la moindre publicité dans aucun service des pèlerinages d’aucun diocèse. Il n’a jamais été un pèlerinage officiel ou labellisé. Il n’a reçu aucun soutien. A part l’évêque du Var qui vient régulièrement, le premier évêque qui y ait participé est monseigneur Billé, alors archevêque d’Aix. C’était en 1998. Il a été séduit par la formule et s’est étonné d’une si grande vivacité alors même qu’aucune reconnaissance n’existe.

Depuis 2011, les pères de famille ne sont jamais moins de 1200 à Cotignac. Le lieu se révélant trop petit pour accueillir davantage de personnes, de nombreux autres pèlerinages de pères « selon l’esprit de Cotignac » sont organisés un peu partout en France. Actuellement une vingtaine : à Vézelay, en Auvergne, dans les Pyrénées, en Bretagne, en Dauphiné, en Normandie… jusqu’à l’Ile de La Réunion… partout des pères de famille marchent, chantent, partagent, prient et se convertissent.

En 1985, les mères de famille, un peu furieuses de ne pas pouvoir marcher avec leurs hommes, décident d’organiser leur propre pèlerinage. Sourires et propos moqueurs des pères de famille. Elles partent à 5 d’Aix-en-Provence. En trois ans elles sont plus nombreuses que les pères de famille. Petit clin d’œil de Marie : comme au tombeau, elles sont les premières ! Et pourquoi les pères d’un côté, les mères de l’autre ? Allons-y aussi pour les familles. Puis, quelques années plus tard pour les célibataires, puis les collégiens, puis le pèlerinage pour la Vie …

Chaque pèlerin qui vient à Cotignac, c’est une conversion. Chaque conversion d’un père ou d’une mère c’est la conversion ou le début de conversion d’une famille. Alors, de plus en plus de pères et de mères de familles viennent à Marie. De plus en plus de familles reviennent à Marie et à Jésus.

Tout cela, sans plan marketing, sans campagne de presse. Marie, seulement Marie ! »

Sites à consulter

avec St Joseph Cotignac des pères

Saint Pierre de Neuilly pèlerinage des pères de famille

Notre histoire avec Marie-Marie de Nazareth Naissance du pèlerinage des pères de famille à Cotignac

Pèlerinages de France Pèlerinage des pères de famille à Cotignac

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