Sur les pas de sainte Elisabeth de la Trinité à Dijon

vendredi 19 mai 2017


Pèlerinage provincial sur les pas
de sainte Elisabeth de la Trinité
à Dijon
Le lundi de Pentecôte 5 juin 2017



Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon, et les évêques de la Province de Dijon vous invitent au 9e Pèlerinage Provincial du lundi de Pentecôte qui aura lieu cette année à Dijon.

En effet les diocèses de la Province de Bourgogne ont souhaité venir marcher sur les pas de la nouvelle Sainte dijonnaise, Sainte Elisabeth de la Trinité.

Ainsi, venus des diocèses d’Autun, Nevers, Sens-Auxerre, les pèlerins rejoindront ceux de Dijon pour un temps de découverte de la vie et du message de Sainte Elisabeth, en marchant dans le quartier où elle a vécu et en allant prier en son église paroissiale, l’église Saint-Michel de Dijon, où ils pourront aussi se recueillir devant la châsse de ses reliques.

La Bienheureuse Élisabeth de la Trinité (1880-1906) a été canonisée à Rome par le Pape François le 16 octobre 2016, en même temps que Salomon Leclercq, mort sous la terreur, en 1792, à la prison des Carmes à Paris, en même temps que 130 autres ecclésiastiques réfractaires, assassinés avec lui.

La spiritualité d’Elisabeth de la Sainte Trinité, qui s’était ouverte pleinement à l’amour trinitaire, est plus actuelle que jamais, pour approfondir la dimension trinitaire de Dieu et l’Incarnation de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.

Programme

9h30 : Accueil à la Maison diocésaine, 9 bis bd Voltaire.
Au cours de la journée :

  • Introduction par le père Raoul Mutin « Elisabeth en chansons »
  • Pièce de théâtre « Il était une Foi Élisabeth Catez » par la compagnie Argile
    théâtre (www.argile-theatre.fr)
  • Déjeuner sur place
  • Eglise St Michel : Châsse de Sainte Elisabeth
    Partage autour de lettres de Sainte Elisabeth
    Librairie, Vidéo…
    16h : Messe, avec les évêques de la Province de Bourgogne, animée par la chorale St Michel
Informations

Service des Pèlerinages 03.80.63.14.65

pelerinages.dijon@wanadoo.fr –

www.pelerinages-dijon.cef.fr

Élisabeth de la Trinité et Saint Paul

Frères et sœurs,

« Sœur Élisabeth de la Trinité est sans doute la carmélite qui a le plus lu et médité l’apôtre saint Paul. Dans ses écrits, nous trouvons près de 200 fois la mention de l’Apôtre saint Paul. Il faut ajouter à cela, presque 500 citations de ses épîtres. Ce qui représente la moitié des citations biblique du Nouveau Testament que nous trouvons dans les écrits d’Élisabeth.

En regardant attentivement, nous voyons qu’elle cite 164 fois l’épître aux Éphésiens, qui a donc de très bonne raison d’être la première lecture de sa fête. L’épître aux Romains, par exemple, qui est beaucoup plus longue que celle aux Éphésiens ne sera citée que 59 fois.

Élisabeth cite à peu près toutes les épîtres pauliniennes. Il ne manque que les deux lettres aux Thessaloniciens.

Incontestablement, sœur Élisabeth de la Trinité s’est nourrie de la doctrine paulinienne et l’a si fortement assimilée qu’elle rejaillit sans cesse sous sa plume.
C’est à travers son “Gaume”, son Manuel du Chrétien, qu’Élisabeth entre chaque jour en contact avec la Parole de Dieu. Ce manuel contenait l’Ordinaire de la Messe, l’intégralité du Nouveau Testament, les Psaumes et l’Imitation de Jésus-Christ. Chaque jour, à partir de son entrée au Carmel, Élisabeth se plonge dans son Manuel pour lire un chapitre de l’Évangile, puis un chapitre des épitres et achève par la lecture d’un chapitre de l’Imitation. Ainsi, de manière quotidienne, quelques gouttes de la Parole viendront irriguer son être et creuser en elle le chemin de la connaissance du Dieu vivant.

Son “Gaume” est le lieu privilégié, en contre point de la liturgie, où elle peut se désaltérer aux eaux vives de l’Écriture. Il est le lieu de la rencontre avec celui qu’elle nomme le « grand saint Paul ».

Il est intéressant de regarder d’un peu plus près les verbes ou les expressions dont use Élisabeth en parlant de l’Apôtre saint Paul. La palme revient à l’expression « saint Paul dit » ou « l’apôtre dit » qui représente près de la moitié des expressions. Nous pouvons y ajouter tout un lot de verbes similaires : « parler », « s’écrier », « écrire », « faire part de », « recommander », révéler » ; Mais l’apôtre Paul a « un regard éclairé » ; il nous « donne une lumière ; il « pénètre si loin » ; il est « instruit par Dieu lui-même » ; Élisabeth a lu saint Paul, elle en a goûté la richesse. Car saint Paul « l’instruit », « vient à son aide », il « l’enseigne », il « lui explique » … Elle se met véritablement à son écoute et elle invite ses correspondants à lire et à écouter l’apôtre pour découvrir à leur tour les richesses de son enseignement.

À plusieurs reprises, elle invite à « écouter » les paroles de l’Apôtre. Elle-même s’exprime souvent à travers les citations de « son cher saint Paul » ; souvent elle indique qu’elle veut « dire avec l’apôtre ».

Prenons par exemple la lettre qu’elle envoie à l’abbé Chevignard : « Saint Paul dit “que nous ne sommes plus des hôtes ou des étrangers, mais que nous sommes de la Cité des saints et de la Maison de Dieu” (Ep 2, 19). C’est là, en ce monde surnaturel et divin, que nous habitons déjà par la foi, que mon âme se sent tout près de la vôtre, sous l’étreinte du Dieu tout Amour ! Sa charité, sa “trop grande charité” (Ep 2, 4) pour employer encore le langage du grand apôtre, voilà ma vision sur la terre. Monsieur l’Abbé, comprendrons-nous jamais combien nous sommes aimés ? Il me semble que c’est bien là la science des saints. Saint Paul dans ses magnifiques épîtres, ne prêche pas autre chose que ce mystère de la charité du Christ. » (Lettre 191)

En quelques lignes, elle évoque trois fois l’apôtre Paul et cite deux de ses épîtres, et nous sentons combien les “magnifiques épîtres” de saint Paul ont éclairés et dynamisés Élisabeth dans sa vie spirituelle. Elle indique au chanoine Angles : « Saint Paul, dont je cultive les belles épîtres, qui font mon bonheur, dit que “nul ne sait ce qui est en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu”. » (Lettre 230) Non seulement, elle lit et s’émerveille devant les écrits pauliens, mais elle les « cultive », avec tout ce que cette expression suppose de travail, de soin, d’attention…

La première citation de saint Paul que nous trouvons dans les écrits d’Élisabeth provient de la lettre aux Galates : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20) Très rapidement, nous trouverons l’expression de la lettre aux Éphésiens, « le trop grand amour » (Eph 2, 4), qui reviendra 35 fois sous sa plume.
En feuilletant les lettres d’Élisabeth, nous cheminons à son propre pas dans sa découverte des écrits pauliniens. Faisons un santon des citations qui reviennent le plus souvent : « Saint Paul dit que nous sommes de “la Cité des saints et de la Maison de Dieu” (Eph 2, 19). » [Lettre 160] « il faut que nous nous laissions enraciner en la Charité du Christ comme dit saint Paul (Ep 3,17) dans la belle épître d’aujourd’hui. » [Lettre 179] « Louange de Gloire » (Eph 1, 12), expression dans laquelle Élisabeth reconnait sa vocation personnelle. [Cf. Lettre 269]

Du fait de sa maladie, Élisabeth plonge dans son “Gaume” et lit son “cher saint Paul” ; Elle établit des listes où elle note les références des passages de Paul qui lui parle au cœur. Elle cite en indiquant la page de son Manuel et le numéro du verset. Sa correspondance laisse transparaître toute l’admiration qu’elle a pour l’Apôtre Paul et les citations explicites abondent. « Je viens de lire dans Saint Paul des choses splendides sur le mystère de l’adoption divine. […] Écoute parler mon cher saint Paul : […] Et puis écoute encore : […] l’Apôtre ajoute… » [Lettre 239]

Dans sa lecture, dans sa méditation des écrits de saint Paul, elle retient d’une part tout ce qui a trait à l’élection, à la prédestination d’amour et d’autre part ce qui donne sens à ce qu’elle vit dans sa chair. Elle est éblouit par le fait que « le Dieu riche en miséricorde (Ep 2, 4) nous donne part à l’héritage des saints dans la lumière (Col 1, 12). » [Lettre 223] Cette citation de la lettre au Colossiens (Col 1, 12) revient une dizaine de fois dans ses écrits. Paul lui apprend également que nous sommes « élus en Lui avant la création » (Eph 1, 4) qui revient 17 fois sous sa plume. « Saint Paul dans son épître aux Romains dit que “ceux qu’Il a connus en sa prescience, Dieu les a aussi prédestinés pour être conforme à l’image de son Fils.” » [Lettre 231] Cette citation (Rm 8, 29) reviendra près de trente fois sous la plume d’Élisabeth.
Elle fait également sienne, en la citant une dizaine de fois, la parole de la seconde lettre aux Corinthiens (II Co 12, 9) quand Paul affirme : « Je me glorifie de mes infirmités car alors la force de Jésus-Christ habite en moi » [Lettre 220] Elle donne sens à ses souffrances en méditant divers textes des épîtres pauliniennes : « Je souffre dans mon corps ce qui manque à la passion du Christ » (Col 1, 24) ; « Dieu est un feu consumant » (He 12, 29) ; Mais les textes de Paul lui donne surtout d’élever son regard pour « revêtir le Christ » (Gal 3, 27) et plus encore pour découvrir que « Notre vie est dans les cieux » (Ph 3, 20).

Dans sa lecture de Paul – et plus généralement de toute l’Écriture – Élisabeth est sélective, elle ne retient pas tout. Elle privilégie ce qui la stimule dans sa marche à la suite de Jésus-Christ. Nous avons sans doute une clef de lecture élisabéthaine de l’Écriture dans les numéros 27et 28 de la Dernière Retraite. Élisabeth s’appuie sur le prophète Osée et sur saint Paul pour affirmer que la Parole est vivante et efficace. Elle précise : « C’est donc elle directement, qui achèvera le travail du dépouillement dans l’âme ; car elle a ceci de propre et de particulier, c’est qu’elle opère et qu’elle crée ce qu’elle fait entendre, pourvu toutefois que l’âme consente à se laisser faire. » [n° 27]

La Parole vient œuvrer en nous, Élisabeth a donc choisi les textes qui pouvaient davantage la façonner à l’image du Christ Jésus. Elle précise : « Mais ce n’est pas tout de l’entendre, cette parole, il faut la garder ! » [n° 28]

Alors aujourd’hui, Élisabeth nous invite à nous interroger : Quels textes de l’Écriture animent et dynamisent notre vie spirituelle profonde ? Comment les laissons-nous agir en nous ?

Laissons Élisabeth conclure et recevons pour nous-mêmes les paroles qu’elle adressait au docteur Barbier : « J’ai eu tant de bonheur à vous voir apprécier mon cher saint Paul que je vous demande, pour compléter ce bonheur, d’accepter comme un dernier adieu de votre petite malade, un dernier témoignage de son affectueuse reconnaissance, le livre de ces Épîtres dans lequel mon âme a puisé tant de force pour l’épreuve. Nous nous retrouverons sous la lumière que ces pages apportent à ceux qui les lisent avec la foi des enfants de Dieu. » [Lettre 340]

Avec Sœur Élisabeth de la Trinité, en cette année saint Paul, soyons de ceux qui lisent ces épîtres avec la foi des enfants de Dieu et que son intercession nous obtiennent d’en être éclairés, illuminés pour être louange à la gloire du Dieu vivant. »

Amen.

Fr. Didier-Marie Golay, ocd

Prières de la Bienheureuse Élisabeth de la Trinité

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

O mon Dieu, Trinité que j’adore,
aidez-moi à m’oublier entièrement
pour m’établir en vous, immobile et paisible
comme si déjà mon âme était dans l’éternité !
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte
plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos ;
que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante,
toute livrée à votre action créatrice.

O mon Christ aimé crucifié par amour,
je voudrais être une épouse pour votre cœur ;
je voudrais vous couvrir de gloire,
je voudrais vous aimer…jusqu’à en mourir !
Mais je sens mon impuissance et
je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme ;
de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi,
afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie.
Venez en moi comme Adorateur,
comme Réparateur et comme Sauveur.

O Verbe éternel, parole de mon Dieu,
je veux passer ma vie à Vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous ;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,
toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et
demeurer sous votre grande lumière.
O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse
plus sortir de votre rayonnement.

O Feu consumant, Esprit d’amour,
survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme
comme une incarnation du Verbe ;
que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son mystère.
Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel
Vous avez mis toutes vos complaisances.
O mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, Immensité où je me perds,
je me livre à Vous comme une proie ;
ensevelissez-vous en moi,
pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant
d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.

Ainsi soit-il

« Dieu est Esprit et c’est par la foi que nous approchons de Lui » :

« Je demande à l’Esprit Saint de Te révéler cette Présence de Dieu en toi dont je T’ai parlé. Si tu lis l’Évangile selon saint Jean, tu verras qu’à tout instant le Maître insiste sur ce commandement : « Demeurez en moi et moi en vous » (Jn 15, 4), et encore cette pensée si belle qui est en tête de ma lettre, dans laquelle Il parle de faire de nous Sa demeure. Il suffit de croire : Dieu est Esprit et c’est par la foi que nous approchons de Lui. Pense que ton âme est le Temple de Dieu, c’est encore saint Paul qui le dit ; à tout instant du jour et de la nuit les trois Personnes divines demeurent en toi. Tu ne possèdes pas la sainte humanité, comme quand tu communies, mais la Divinité, cette Essence que les bienheureux adorent dans le ciel, Elle est en ton âme ; alors quand on sait cela, c’est une intimité tout adorable ; on n’est plus jamais seul ! Si tu préfères penser que le bon Dieu est près de toi plutôt qu’en toi, suis ton attrait pourvu que tu vives avec Lui. Pense que tu es avec Lui, et agis comme un être qu’on aime ; c’est si simple, pas besoin de belles pensées mais un épanchement du cœur. Ainsi soit-il. »

Bienheureuse Elisabeth de la Trinité (1880-1906)

Sites à consulter

pèlerinages Dijon

Carmel asso Bienheureuse Elisabeth de la Trinité

site catholique prière Elisabeth de la Trinité

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