Saint-Gilles du Gard

vendredi 25 août 2017


Pèlerinage Saint-Gilles
et arrivée des pèlerins venant des différents chemins
Chaque année le dernier samedi d’août



Le sanctuaire de Saint-Gilles du Gard, très fréquenté entre le IXe et le XIIIe siècle, abrite le tombeau de saint Gilles, le très grand saint à la biche, qui se fit ermite avant de fonder une abbaye.

Clément IV, natif de Saint-Gilles Pape à Rome de 1265 à 1268, y a son buste placé au centre du chœur et la crypte de la basilique abrite le tombeau de saint Gilles.

Les pèlerinages à Saint-Gilles ont repris après la redécouverte du tombeau du grand saint à la fin du XIXe siècle et surtout sous l’impulsion de M. Marcel Girault et l’appui de Mgr Rougé, puis de Mgr Jean Cadilhac, décédé en 1999, qui est à l’origine de la création de l’association Les Chemins de Saint-Gilles en 1983, et lui a confié la mission de faire renaître et pérenniser ce pèlerinage en organisant des marches pèlerines.

Ainsi, de nombreux chemins de pèlerinages convergent vers Saint-Gilles. Les pèlerins s’y retrouvent chaque année le dernier samedi du mois d’août pour un temps de recueillement devant le tombeau de saint Gilles et une Messe en la remarquable abbatiale de Saint-Gilles.

Cette année, les associations « Comité d’accueil et des traditions saint-gilloises » et « les chemins de Saint-Gilles » ont organisé un pèlerinage de Bouillargues à Saint-Gilles.

Ces pèlerins marcheront avec ceux arrivant d’autres routes plus longues et seront accueillis le samedi en fin de journée par l’évêque de Nîmes et la population.

Méditation de Mgr Jean Cadilhac, évêque de Nîmes

(extraits)

« Le pèlerinage de Saint-Gilles repose sur le fait que toutes les réalités de notre vie sont destinées à être spiritualisées.

« Le Christ s’est fait ce que nous sommes pour que nous devenions ce qu’Il est » (saint Irénée). Beaucoup considèrent que la vie spirituelle est au-delà de ce qui fait notre vie quotidienne : la famille, le travail, les loisirs, la vie sociale, etc. Ils la réduisent à la prière et à la contemplation. Or nous n’avons pas deux vies. C’est en toutes choses que nous avons à nous laisser guider par l’Esprit de Dieu. C’est toute notre vie, y compris ses aspects les plus matériels, qui doit être transformée par l’Esprit. « Si tu n’es pas spirituel jusque dans ta chair, tu deviendras charnel jusque dans ton esprit » (saint Augustin).

Notre vie spirituelle ne se mesure pas au temps que nous consacrons à la prière ou à son intensité, même si celle-ci est profondément nécessaire. Notre vie spirituelle n’est rien d’autre que notre vie la plus ordinaire transfigurée par l’Esprit. En Jésus, l’Esprit de Dieu a pénétré la totalité d’une vie humaine et, pendant trente ans, Jésus a mené la vie cachée à Nazareth, accomplissant les gestes quotidiens d’un jeune juif, fils de charpentier. A un titre différent, il en est de même de la Vierge Marie, « sur qui est venu l’Esprit-Saint et que le Très-Haut a prise sous son ombre ». Elle est la femme de notre race la plus « spiritualisée » qui nous précède dans notre pèlerinage de foi.

Dans le Christ, l’Esprit de Dieu et l’homme sont définitivement liés. Il ne faut pas séparer ce que Dieu a uni. C’est dans cet esprit que le pèlerinage de Saint-Gilles refuse de compartimenter la vie. S’il y a l’Eucharistie quotidienne et des temps de prière, ce n’est pas d’abord cela qui fait le pèlerinage mais bien la façon dont on va vivre la marche, les rencontres, la préparation des repas, l’inconfort des gîtes… et parfois les inconvénients d’une vie de groupe dans des conditions matérielles les plus sommaires.

On ne marche pas seulement avec son corps, on marche aussi avec son cœur. On ne se déplace pas seulement d’un lieu à un autre, on entre à l’intérieur des êtres et des choses, à l’intérieur de soi-même et à l’intérieur de Dieu. On s’entraîne ainsi à vivre sa vie de l’intérieur et à regarder au-delà des apparences. Le pèlerinage de Saint-Gilles est un retour à l’intériorité car la vie spirituelle est la vraie dimension de ce qui nous occupe tous les jours. Madeleine Delbrêl disait : « La vie spirituelle est une vie humaine vécue de l’intérieur. »

Le pèlerinage de Saint-Gilles est une marche ensemble. Les pèlerins sont de conditions sociales, de sensibilités religieuses, de convictions de foi, et d’âges très différents. Cela permet une expérience de fraternité parfois éprouvante car elle n’est pas absente de heurts et de conflits mais c’est un chemin de conversion. L’autre différent de moi, et que je n’ai pas choisi, m’oblige à sortir de mon univers ; il me remet en cause dans ma manière d’être en relation. Il me révèle mes manques et cette part de moi-même qui se refuse à aimer et à se perdre pour l’autre quel qu’il soit.

Le pèlerinage de Saint-Gilles nous aide à vivre ce que saint Paul demande aux Philippiens : « Ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment, n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts mais plutôt que chacun songe à ceux des autres (Philippiens, 2).

Rupture, intériorité, fraternité, telles sont les caractéristiques des chemins de Saint-Gilles. »

Prière chantée chaque matin par les pèlerins de Saint-Gilles

O Dieu qui avez fait partir Abraham de son pays
et l’avez gardé sain et sauf à travers ses voyages,
accordez à vos enfants la même protection.
Soutenez-nous dans les dangers et allégez nos marches.
Soyez-nous une ombre contre le soleil,
un manteau contre la pluie et le froid.
Portez-nous dans nos fatigues
et défendez-nous contre tout péril.
Soyez le bâton qui évite les chutes
et le port qui accueille les naufragés
afin que, guidés par Vous,
nous atteignions avec certitude notre but
et revenions sains et saufs à la maison.

Ouvrages à consulter
  • Dossier Le Pèlerin, Les chemins de Saint-Gilles
  • Association Les Chemins de Saint-Gilles, plaquette Méditations et homélies de Mgr Jean Cadilhac
  • Guy Barrey, Pèlerinages de France, Ed. Via Romana, 2017
Sites à consulter

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