Saint Fiacre

jeudi 22 janvier 2015
par  Johan

SAINT FIACRE, PATRON BRIARD
UNE TRADITION VIVACE



Sur le chemin qui conduisait les moines pèlerins des îles britanniques vers Rome lors d’un grand mouvement religieux, christianisant l’Europe occidentale durant les VII° et VIII° siècles, la Seine-et-Marne en hébergea plusieurs qui laissèrent l’empreinte de leur passage. Villages, lieux-dits, l’histoire locale témoigne encore de ces personnages.

Fils de roi, d’Irlande ou d’Écosse selon les sources, le moine Fiacre (Fiáchra en gaëlique) aurait été accueilli par Saint Faron, évêque de Meaux. Ce dernier lui confie une terre près de la Marne, au lieu-dit Breuil afin d’y installer un monastère. Défrichant et cultivant sa parcelle, le bon moine nourrit les démunis avec le fruit - et les légumes - de son travail. Mais bien vite, la demande est telle, que notre religieux jardinier doit agrandir son domaine.

JPEG - 218.7 ko La légende raconte que retournant chez Faron, l’évêque lui accordera la surface de terre qu’il pourra défricher dans une journée de labeur. De retour, le saint prend son bâton et alors qu’il creuse le sol d’un large sillon pour délimiter son domaine, un miraculeux défrichage s’opère jusqu’à déraciner les arbres sur son passage. Et s’il fallait l’inventer, la bêche était née !

Mais provoquant la jalousie paysanne, il se voit accusé de sorcellerie par une vilaine femme. Alors blessé par cette injure, le moine s’assoit sur une grosse pierre qui, instantanément, se transforme en siège.

Perdureront un monastère et le pèlerinage qui consacra Saint Fiacre, patron des jardiniers et des maraîchers… et des maladies du siège !

Mais aussi des taxis, ou plus tôt des fiacres dont les coches à chevaux prirent l’enseigne, leurs voitures stationnant près de l’hôtel parisien du même nom, rue Saint-Antoine.

par Jean Christophe Schmitt, 14 septembre 2010
Complément apporté par l’office de tourisme du Pays Créçois, où se situe le village de Saint Fiacre.

« Le monastère devenu prieuré fut un lieu de pèlerinage très fréquenté tant par les Grands, la reine Anne d’Autriche, le roi Louis XIV et la reine Marie-Thérèse, que par le peuple, et de nombreuses guérisons y furent constatées. Le prieuré connaît un déclin au XVII. En 1776 il est réunit à l’abbaye de St Faron. Puis les biens sont vendus nationalement, l’église du monastère est détruite et la tombe de St Fiacre est transportée dans l’église paroissiale. Le pèlerinage reprit au XIXe sous l’impulsion de l’abbé Grand-Trait.

JPEG - 110.7 ko Actuellement, sur les lieux où vécut le saint, quelques bâtiments anciens subsistent. La pierre ronde de la légende et le tombeau vide du saint, son corps ayant été transporté à la cathédrale de Meaux lors des guerres de Religion, sont conservés dans l’église paroissiale.

Saint-Fiacre est représenté en moine vêtu d’une longue robe blanche, d’un scapulaire et une cape à capuchon noirs ; ses deux attributs sont le livre et la bêche. Saint guérisseur, il est invoqué spécialement dans les maladies du rectum, souvent cancéreuses, appelées au Moyen Âge « mal Saint-Fiacre ».

Saint-Fiacre mourut, d’après la tradition, le 30 août 670. Chaque année, le dimanche qui suit le 30 août, le village de Saint-Fiacre célèbre par une cérémonie religieuse et une procession à la fontaine, son saint patron, le petit moine à la bêche. Le saint se voit offrir fleurs, fruits et légumes en digne patron des jardiniers qu’il est.