Saint Bernard à l’abbaye d’Acey

mercredi 16 août 2017


Pèlerinage sur les pas de Saint Bernard
à l’abbaye d’Acey
Le dimanche 20 août 2017



Si vous êtes dans le Jura, un beau pèlerinage sur les pas de saint Bernard de Clairvaux s’offre à vous. Il vous permettra d’approfondir la spiritualité mariale de saint Bernard, de vous remémorer sa vie, si riche et édifiante, toute consacrée à Dieu.

Devenu moine à l’âge de 23 ans, en dépit de l’opposition de son père, sa vie toute centrée sur Dieu, Un en Trois Personnes, le conduisit à une vie d’évangélisation et d’oubli de soi, d’ascèse et de prière. Il comprit que, pour venir à Jésus-Christ, il était bon, naturel et juste de passer par Sa Mère et notre Mère, la Vierge Marie.

C’est ainsi qu’il développa une spiritualité mariale, à laquelle nous pouvons aujourd’hui nous référer avec bonheur et grand bénéfice.

Son oeuvre immense, ses écrits, son témoignage face à Abélard, ses 341 abbayes établies au moment de son décès, témoignent de la vigueur et de la profondeur de sa spiritualité.

Venez donc découvrir ou retrouver Notre-Dame d’Acey, fondée en 1136, abbaye cistercienne située dans la vallée de l’Ognon, sur la commune de Vitreux, au nord du département du Jura, en Franche-Comté, à la limite de la Haute-Saône et du Doubs, entre Dole et Besançon. Actuellement tenu par des moines cisterciens-trappistes, c’est le seul monastère cistercien encore habité par une communauté monastique en Franche-Comté.

Programme

Départ Saint-Claude, Lons-le-Saunier, Dôle, avec pique-nique
Coût 44€

Contact et inscription

Service des pèlerinages
Maison du diocèse
21 rue Saint Roch
39800 Poligny

Tel 03 84 47 87 50

pelerinages@eglisejura.com

La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Invoquez Marie »

« Lorsque vous assaillent les vents des tentations, lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si vous êtes ballottés sur les vagues de l’orgueil, de l’ambition, de la calomnie, de la jalousie, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si la colère, l’avarice, les séductions charnelles viennent secouer la légère embarcation de votre âme, levez les yeux vers Marie. Dans le péril, l’angoisse, le doute, pensez à Marie, invoquez Marie. Que son nom ne quitte ni vos lèvres ni vos cœurs ! Et pour obtenir son intercession, ne vous détournez pas de son exemple. En la suivant, vous ne vous égarerez pas. En la suppliant, vous ne connaîtrez pas le désespoir. En pensant à elle, vous éviterez toute erreur. Si elle vous soutient, vous ne sombrerez pas ; si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre ; sous sa conduite vous ignorerez la fatigue ; grâce à sa faveur, vous atteindrez le but. Ainsi soit-il. »

La Prière « SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie » de Saint Bernard de Clairvaux

SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé votre secours, ait été abandonné.

Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je cours vers vous, je viens à vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds.

Ô Marie, Mère du Verbe incarné ne rejetez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.

Ainsi soit-il.

L’Assomption par Saint Bernard

« La joie du ciel
En ce jour, la Vierge glorieuse montant au ciel vint ajouter sans aucun doute une part abondante à la joie des habitants d’en haut.
C’est elle en effet dont un simple mot de salutation fait tressaillir de joie ceux mêmes que renferment encore les entrailles maternelles. Si l’âme d’un enfant encore à naître fut comme liquéfiée d’amour dès qu’eut parlé Marie, pouvons-nous imaginer l’allégresse des citoyens du ciel quand il leur fut donné à la fois, et d’entendre sa voix, et de voir son visage, et de goûter le bonheur de sa présence ?

Et pour nous, mes très chers, quelle occasion de fête en cette assomption de la Vierge, quelle source de joie, quel sujet de réjouissance ! Par la présence de Marie, c’est tout l’univers qui est illuminé au point que désormais la patrie céleste elle-même resplendit d’une clarté plus vive, irradiée qu’elle est par le rayonnement de cette lampe virginale. Aussi est-ce à juste titre que retentissent, là-haut, l’action de grâces et la louange.

Entraîne-nous sur tes pas ; nous courrons dans les effluves de tes parfums
Mais pour nous, semble-t-il, nous devons gémir bien plus qu’applaudir. N’est-il pas logique en effet que la mesure dont le ciel se réjouit de la présence de Marie, soit la mesure même dont notre bas monde doive s’attrister de son absence ? Non, cessons nos plaintes ! Pour nous non plus, l’ici-bas n’est pas notre patrie, et nous cherchons justement celle où Marie, la bénie, fait son entrée aujourd’hui.

Si nous sommes déjà inscrits citoyens de cette cité, il est juste de nous souvenir d’elle jusqu’en notre exil, d’y vivre de cœur même sur les bords des fleuves de Babylone, de communier à son bonheur, de prendre part à ses joies, tout particulièrement à cette joie qui, en ce jour, inonde la cité de Dieu d’un flot si abondant que nous-mêmes en sentons les gouttes ruisseler sur la terre.
Elle a pris les devants, notre reine ! Elle a pris les devants, et l’accueil qu’elle a reçu fut si glorieux que les pages peuvent suivre leur dame en toute assurance et lui crier : « Entraîne-nous sur tes pas ; nous courrons dans les effluves de tes parfums » (Ct, 1, 4ss).

C’est une avocate que notre caravane envoie devant elle, une avocate qui, en tant que mère du juge et mère de miséricorde, traitera l’affaire de notre salut avec insistance et succès. C’est un cadeau de prix qu’aujourd’hui notre terre a adressé au ciel afin que, donnant donnant, une heureuse alliance d’amitié unisse l’humain au divin, la terre au ciel, les abîmes aux cimes.
L’accueil de son Fils

Quant à l’Assomption, qui pourrait même imaginer dans quelle gloire en ce jour s’avança la reine du monde ; avec quels élans de ferveur la multitude des esprits célestes se porta tout entière au-devant d’elle ; quels cantiques l’accompagnèrent à son trône de gloire ; avec quel visage souriant, avec quel air radieux et par quels joyeux embrassements, son Fils l’accueillit et l’exalta au-dessus de toute créature, avec tous les honneurs dont était digne une telle mère et toute la gloire dont était capable un tel Fils ?

Heureux sans aucun doute, les baisers imprimés par les lèvres du nourrisson que la mère caressait sur son sein virginal ! Pourtant, ne faut-il pas estimer encore plus heureux les baisers reçus aujourd’hui par Marie, en signe de bienvenue, des lèvres de celui qui siège à la droite du Père, pendant qu’elle gravissait les marches de son trône de gloire en chantant ces paroles de l’épithalame : « Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche ? » (Ct 1, 1) »

Saint Bernard, Sermon 1 sur l’Assomption

Bernard de Clairvaux, Docteur de l’Eglise

« Saint Bernard, « la conscience de son temps »

Si Clairvaux est un lieu enfoui de l’histoire du passé de la France, Bernard de Clairvaux est présent par sa foi, sa doctrine, la vigueur de ses combats spirituels. « Apprenez de Jésus à régner », répète-t-il aux princes… « Votre crime ne restera pas longtemps impuni », affirme-t-il à l’un d’eux. De tels accents l’ont fait surnommer « la conscience de son temps ».

Il n’est pas besoin d’attendre le recul du temps pour savoir qu’un Jean-Paul II apparaîtra aux générations futures comme l’un des grands phares du XXe siècle tant par son action pastorale que par la puissance de sa pensée théologique et de sa foi théologale.

Au XIIe siècle, il en va de même pour Bernard de Clairvaux. Il est considéré, dès son époque, comme colonne de la foi et père spirituel commun : « Quelques hommes, dit Ernest Hello, ont reçu le don de résumer un siècle en eux. Ces hommes sont rares ; on les compterait sans fatigue. L’un d’eux s’appelait Bernard… »
Il entre à Cîteaux , sans prévenir personne

En cette première moitié du XIIe siècle, la France est un pays chrétien, riche de monastères, notamment chez les Bénédictins, après le passage de Benoît de Nursie, (VI° siècle), la renaissance carolingienne et la réforme de Cluny. Lorsque naît Bernard, en 1090, il arrive donc dans un contexte aux racines chrétiennes très profondes.

On affirme d’ailleurs que sa propre mère, Aleth, est une reconnue. Ce n’est pas le cas du père, cependant. Croyant, certes, il l’est, car la famille est de bonne souche. Mais la ferveur religieuse n’y est plus, du moins chez ce vassal du duc de Bourgogne. Bernard est le troisième des sept enfants. Il a cinq frères et une sœur. Sa mère pressent, par révélation intérieure, alors même qu’elle est enceinte, la vocation exceptionnelle de ce troisième fils.

L’enfant apparaît très tôt porté vers le silence et la contemplation. A l’adolescence, grand, blond, fin, viril, il est beau, il attire, la grâce rayonne en lui.
Il a seize ans lorsque sa mère meurt. Sans comprendre le désir profond de Bernard, la famille entreprend de faire entrer cet élégant jeune homme dans le monde. C’est mal le connaître. En 1112, il entre à Cîteaux, sans prévenir personne.

Un rayonnement qui se propage largement dans sa nombreuse famille…
Cîteaux n’est pas Cluny ! Car de ces deux grandes abbayes bénédictines du temps, la première est la plus austère et la plus rude. On cherche à le faire revenir… Il revient, et va passer plusieurs mois, chez les siens, au château de Fontaine-les-Dijon. Mais ce n’est pas pour s’y attiédir : il vient pour prêcher autour de lui l’idéal cistercien.
Lorsqu’il retourne à Cîteaux, trente jeunes gens convertis le suivent. Parmi eux, quatre de ses frères :

  • « Nous partons. Tout ce domaine est à toi. Es-tu content ? », demande Guy, l’aîné, au plus jeune, Nivard, le benjamin qui reste à la maison.
  • « Ce n’est pas juste ! Vous prenez le ciel et vous me laissez la terre », répond l’enfant.

Plus tard il les suivra à son tour. De même que son père.

Trois ans après son entrée dans la vie religieuse, Bernard fonde l’abbaye de Clairvaux, construite dans une architecture sobre correspondant à l’austérité nouvelle.

Il pose cette abbaye sous la protection de la bieheureuse Vierge Marie.
Il y fut abbé durant 38 ans.

A sa mort, en 1153, Clairvaux compte 700 moines et l’ordre cistercien comporte 165 fondations.

Impossible d’écrire sa vie sans écrire l’histoire du monde entier pendant sa vie
Moine, fondateur, il sera aussi conseiller des grands, rois, penseurs, hommes d’affaires : « Il est impossible d’écrire l’histoire de sa vie sans écrire celle du monde entier pendant sa vie », dit encore Ernest Hello. « Pour se figurer un peu saint Bernard,…il faut tout questionner, les livres et les champs de bataille, les palais des rois, les conciles, les peuples, et l’oratoire où priaient les moines… ».

C’est lui qui a prêché la deuxième croisade, à la demande du pape Eugène III, dont il fut le supérieur à Clairvaux. Et pourtant, il pensait :« Plutôt mourir que parler en public » !

Prédicateur, il le devient par amour, mais contemplatif il le restera toujours.
Saint Bernard et Abelard, la foi révélée contre les idéologies.

Bernard a mis sa vie au service de la vérité de l’Ecriture et combat sans complaisance l’erreur dès qu’il la détecte autour de lui, même s’il faut affronter pour cela théologiens en renom et opinion publique.

Il a notamment compris le danger immense que représente la pensée d’Abelard.
Pour Abélard, la raison, la logique humaine, sont toutes puissantes et la foi est une opinion, aujourd’hui, on dirait « une idéologie ».

Huit siècles avant l’ère des idéologies, en 1140, l’abbé de Clairvaux s’est battu contre une telle attitude d’orgueil, jusqu’à ce que la vérité triomphe. Il affirme à propos du théologien : « Un faux catholique est plus pernicieux qu’un impie déclaré ».
Apôtre de la soumission à l’Ecriture, à la volonté du Père, Bernard est libre. Libre de la liberté même de Dieu, de la docilité à sa lumière. Et Abélard s’est rendu.
Saint Bernard est amical, doux, conscient de ses faiblesses.

S’il est ferme et sévère, Bernard n’est pas pour autant stoïque ni dur, ni ennemi de tout sentiment humain. Son cœur est celui d’un doux.

Il aime l’amitié et la sienne est fidèle :« Aimons-nous, soyons aimés, c’est notre intérêt et l’intérêt des nôtres. En ceux que nous aimons nous reposons ; et à ceux qui nous aiment, nous offrons ce repos. Aimer en Dieu, c’est avoir la charité ; chercher à être aimé pour Dieu, c’est servir la charité ».

Ses faiblesses, ses tentations, ses fautes, il les reconnaît et ne cherche pas à les dominer orgueilleusement par ses propres forces, mais les offre à Marie.
La responsabilité de Marie, et ce qu’elle est pour nous
Saint Bernard sait que seule la force de Dieu est forte en nous.
Son admiration pour le plan divin du salut se concentre sur le mystère du Verbe Incarné.

Or, pour réaliser l’union entre Dieu et l’homme, le Seigneur il a prévu la contribution singulière d’une créature, Marie. Ce qui fait dire à saint Bernard : « Efforçons-nous de monter vers le Sauveur par la même voie qu’il a suivie pour venir jusqu’à nous » et « quand on pense à elle, on ne s’égare pas ».
L’importance de Marie dérive du fait qu’elle a contribué à rapprocher l’homme de Dieu et à rendre Dieu plus accessible à l’homme.

La grandeur de Marie se situe aussi au plan de la responsabilité personnelle et morale, dans la réponse que Marie donne le jour de l’Annonciation.
Marie est « l’étoile » nécessaire à notre « navigation » en ce monde.
La pensée de saint Bernard n’est pas vraiment nouvelle, saint Bernard reprend la pensée des pères de l’Eglise, il est parfois considéré comme le dernier père de l’Eglise… Son style tout à fait enthousiasmant fait de lui le chantre de Marie.
Ses écrits

Parmi ses nombreux écrits, soulignons :

  • le « Traité de la grâce et du libre arbitre »,
  • le « Traité de l’amour de Dieu ».
  • le « Commentaire du Cantique des Cantiques » où l’on découvre le véritable amoureux du cœur de Dieu, celui qui n’a aspiré à rien d’autre qu’aux jours de l’intimité avec le Bien-aimé.

Sa pensée mariale se déploie dans :

  • les sermons pour l’Avent, In adventu Domini,
  • 4 homélies Super missus est,
  • trois sermons pour le 2 février In purificatione Beatae Mariae,
  • trois sermons pour l’Assomption In festo Assumptione Beatae Mariae, et Sermo infra Octavam Assumptionis de 12 praerogativis, qui est comme un traité de la médiation de Marie ;
  • trois sermons pour l’Annonciation In festo Annuntiationis,
  • un sermon pour le 8 septembre, Sermo in Nativitate BMV. De aquaeductu, qui commente Ap 12, 1 et parle encore de la médiation de Marie.
  • dans une note de la lettre 174 aux chanoines de Lyon, il évoque la conception de Marie (Marie, que saint Bernard appelle souvent immaculée, n’est pas pour autant conçue immaculée : saint Bernard en reste au raisonnement de saint Augustin).

Bernard a soixante-trois ans. Depuis plusieurs années déjà, il avait reçu le don d’accomplir des miracles, mais tout à la vie intérieure et s’effaçant devant l’action de Dieu en lui et par lui, il affirmait : « Il n’y a aucun rapport entre ces miracles et moi ».

Vingt et un an après sa mort seulement, il est canonisé.

Et en 1830, Pie VIII le proclame Docteur de l’Eglise.
Libres de la liberté de Dieu, ses écrits sont plus que jamais actuels à l’heure des idéologies. Sa vie mystique et active est un exemple pour nous et nos contemporains. Ses écrits fascinants communiquent la richesse mariale de la vie intérieure de ce grand saint. »

Geneviève Esquier
et Françoise Breynaert

Sites à consulter

Eglise Jura

Marie de Nazareth Bernard de Clairvaux