Pèlerinage Gitan des Saintes Maries de la Mer

samedi 21 avril 2018

Pèlerinage Gitan des Saintes Maries de la Mer
Les 24 et 25 mai 2018

« L’Eglise des Saintes Maries de la Mer connaît plusieurs fois par an des heures de ferveur intense à l’occasion des Pèlerinages. Roms, Manouches, Tsiganes et Gitans arrivent des quatre coins d’Europe et même d’autres continents pour vénérer leur Sainte, Sara la Noire. Ils s’installent dans les rues, sur les places, au bord de la mer. Pendant huit à dix jours, ils sont ici chez eux.

Le pèlerinage est aussi l’occasion de retrouvailles et la plupart des enfants sont baptisés dans l’église des Saintes.

Ces fêtes remontent au Moyen Age et leur cérémonial est toujours le même, la foule, cierges en main, chante et acclame chaque année les Saintes Maries. »

Programme

Les 24 et 25 Mai Procession à la mer de Sara le 24, Procession des Saintes Maries Jacobé et Salomé le 25.

  • Le 24 Mai

« On mène en Procession à la mer, Sara, la Patronne des Gitans. Avant cette manifestation, à l’intérieur de l’Eglise, les Châsses contenant les reliques, ont été lentement descendues de la « Chapelle Haute » au moyen d’un treuil au milieu des chants et des acclamations. La statue de Sara, portée par les Gitans, jusqu’à la mer, symbolise l’attente et l’accueil des Saintes Maries Jacobé et Salomé.
Le cortège de ce jour, en l’honneur de Sara et des Gitans, est d’institution récente. En 1935, le Marquis de Baroncelli et quelques Gardians de Camargue, soucieux de donner aux Gitans dans le Pèlerinage une place qu’ils n’avaient pas (ils n’étaient encore à cette époque que quelques centaines, perdus dans la grande foule des pèlerins de Provence et du Languedoc), obtinrent d’organiser avec les Gitans de la région cette marche vers la mer en souvenir de l’arrivée de « leur Sainte ». »

  • Le 25 Mai

« Après la messe solennelle du matin, la « barque », avec à bord les statues des deux Maries, est portée à la mer, accompagnée par la foule de pèlerins Gitans et non-Gitans, par les Gardians à cheval et les Arlésiennes en costume. Les porteurs avancent en mer, pour bien symboliser l’arrivée des Saintes Maries Jacobé, Salomé et de la Foi, par la mer. L’Evêque, à bord d’une barque traditionnelle de pêcheurs, bénit la mer, le pays, les pèlerins et les Gitans. La Procession revient alors vers l’Eglise dans la joie et les acclamations, accompagnée des instruments de musique et du carillon des cloches. L’après-midi, dans la prière et la ferveur populaire, se déroule à l’Eglise la cérémonie de la remontée des Châsses à la « Chapelle Haute ».
Durant les deux jours, offices et veillées se succèdent dans l’Eglise. »

Les Gitans, qui sont-ils ?

« Huit ou dix mille gens du voyage ont envahi le bourg camarguais. Observons que leurs caravanes ne sont pas disposées au hasard. Cette cité éphémère a ses avenues, ses venelles, mais aussi « ses quartiers » dont tous les occupants ont comme un air de famille. C’est que le peuple Gitan n’est pas « Un » mais divers. Essayons de nous y reconnaître. »

  • Les Gitans

« Si le nom de « Gitan » est donné chez nous à l’ensemble des populations d’origine tsigane, il n’appartient légitimement qu’à un seul groupe, de loin le plus nombreux et le plus implanté aux Saintes Maries de la Mer. L’Espagne fut longtemps leur pays de prédilection : leurs noms de famille en gardent la trace, comme leur dialecte : le « kâlo », malheureusement en voie de disparition… Les femmes sont très brunes, les hommes ont le teint bazané. Ils se disent soit « Catalans », soit « Andalous », suivant le lieu de leur principal établissement. On les trouve par dizaines de milliers dans le Midi de la France, où certains sont sédentarisés depuis plusieurs années, voire depuis plusieurs générations. Mais il y a aussi des bidonvilles Gitans, dont la population a décuplé avec l’arrivée de nombreux Gitans établis en Afrique du Nord.
Ce sont les Gitans qui ont donné à l’Espagne le meilleur de l’Art Flamenco, mais aussi des danseurs célèbres (Luisillo, Imperio Argentina, Carmen Amaya, Lola Florès et La Chunga), ainsi que des générations de grands toreros. Et à la France un guitariste inspiré : Manitas de Plata. »

  • Les Roms

« Ce sont les plus aisément reconnaissables, car leurs femmes continuent à porter les traditionnelles jupes multicolores qui leur tombent jusqu’aux pieds, et, quand elles sont mariées, un foulard noué sur la tête. Les plus riches arborent des colliers de pièces d’or, qui constituent le trésor de la tribu. Beaucoup disent la « bonne aventure », tandis que les hommes sont rétameurs, chaudronniers ou doreurs. Ces professions les incitent à résider dans les banlieues industrielles, notamment à Paris, Lyon et Lille. C’est le groupe qui a le plus jalousement préservé son originalité : sa langue (proche du sanskrit), ses traditions, ses légendes. Après avoir traversé l’Europe Centrale, les Roms se sont aujourd’hui répandus dans le monde entier, du Canada à l’Australie et à l’Afrique du Sud. »

  • Les Manouches

« Les Manouches (et leurs cousins, les Sinti), ne se distinguent guère. Les plus pauvres sont vanniers, et ont conservé les roulottes à chevaux ; les autres sont marchands forains ou récupérateurs de ferraille. Les Manouches ont longtemps séjourné en Allemagne et portent des noms germaniques (ex : Django Rheinardt) ; les Sinti conservent la marque de leur passage dans le Piémont (ex : la famille Bouglione). Tous ont une véritable passion pour la musique, et c’est parmi eux que se recrutent les virtuoses des célèbres orchestres « tsiganes ».

La statue de Sara, Patronne des Gitans, se trouve dans l’Eglise des Saintes Maries de la Mer, à droite au fond de la crypte, revêtue de robes multicolores et de bijoux. L’autel central supporte un reliquaire, et contre le mur se trouve la croix de Procession, portée par les Gitans. Il faut voir cette crypte au moment du Pèlerinage de Mai, envahie par la foule des Gitans, illuminée de mille cierges que la chaleur recourbe comme des serpents. »

Sara « Patronne » des Gitans

« Connue dans le monde entier comme la « Patronne » des Gitans, Sara pose à l’historiographe une énigme que ne semble pas prête d’être résolue. Une tradition camarguaise y voit la servante des Saintes Maries Jacobé et Salomé en Palestine, et leur compagne sur les bords du Rhône. Une autre tradition, attribuée aux Gitans, y voit une Gitane qui fut installée sur les rives provençales et qui, la première, accueillit ici même les exilés de Terre Sainte. Mais quel fondement à cette tradition quand l’Histoire ne mentionne la venue des gitans en France et en Provence qu’à partir du XVe siècle ?

Si d’autres versions ont été également proposées, en vérité, nul ne sait qui est Sara, ni comment son culte s’instaura aux Saintes Maries de la Mer, où l’on venait la prier de très loin bien avant la Révolution. Pour les Gitans, qui se reconnurent en elle et l’adoptèrent comme protectrice attitrée, elle est « Sara-la-Kâli », un mot tsigane qui signifie à la fois « gitane » et « noire ».

La première mention de Sara se trouve dans un texte de Vincent Philippon rédigé vers 1521 : « La Légende des Saintes Maries » et dont le manuscrit est à la bibliothèque d’Arles (13). On l’y voit quêtant à travers la Camargue pour subvenir aux besoins de la petite communauté chrétienne. Cette pratique de la « chine » aurait pu, pensent certains auteurs, la faire assimiler par la suite à une Gitane.

Les Gitans, eux, ne se posent pas tant de questions. Et ils suivent par milliers, l’étonnante Procession qui, le 24 Mai, après la descente des Châsses, conduit « leur Patronne » de l’Eglise à la mer ; étrange cohorte en vérité, peuple en marche, cohue débordant des rues étroites que les Gardians à cheval ont du mal à canaliser, houle de têtes et de visages au-dessus de laquelle oscille la frêle statue portée à bras d’hommes. Les Arlésiennes lui font bien aussi une escorte d’honneur ; mais ce sont les Gitans qui lancent inlassablement, sur des kilomètres, cantiques et cris, mille fois répétés : « Vive Sainte Sara ». Folklore si l’on veut, mais folklore inoubliable. On a trop dit de Sara qu’elle avait des allures d’idole Païenne. C’est oublier que cette foule, à sa manière, prie. Ce n’est pas vouloir comprendre que ce peuple derrière elle, en marchant vers la mer, marche aussi vers Dieu. »

Site à consulter

http://www.avignon-et-provence.com/traditions/pelerinage-gitan-saintes-maries-de-mer


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