Le Grand Jubilé 2016 de Notre-Dame du Puy-en-Velay

samedi 13 février 2016


Le Grand Jubilé 2016 de Notre-Dame du Puy-en-Velay
Du 23 mars au 15 août 2016



« Le grand Jubilé de Notre-Dame du Puy-en-Velay, l’un des plus anciens de l’histoire de l’Eglise, est décrété par le Pape, lorsque le 25 mars, jours de l’Annonciation (conception du Christ selon l’Esprit Saint) coïncide avec le Vendredi Saint (mort du Christ sur la Croix). Il débute à cette date et s’achève le 15 Août. Pendant plusieurs mois, les catholiques se rassemblent pour une ’’démarche jubilaire’’ qui est un pèlerinage de ’’Grand Pardon’’, des célébrations liturgiques, des processions et des temps de recueillement.

Des groupes particuliers et très divers souhaitent vivre ensemble leur ’’démarche jubilaire’’ : Jubilé des familles, des artistes, des sportifs, des jeunes, des religieux/ses et consacrées, des anciens, des militaires, … autant d’occasions pour les chrétiens de toute l’Europe de communier dans la joie pour accueillir la Miséricorde de Dieu.

Le précédent Jubilé a eu lieu en 2005 avec quelques 250 000 pèlerins, le suivant aura lieu en… 2157 ! C’est une chance à saisir ! En 2016, le Jubilé de la Miséricorde voulu par le Saint-Père, pourra être vécu aussi au Puy-en-Velay, ville qui se mettra en valeur pour vous recevoir et vous faire vivre chaleureusement ce moment exceptionnel. »

Programme
  • 23 mars 2016
    Mercredi Saint, Ouverture du Jubilé, Jubilé des prêtres du diocèse du Puy, Messe chrismale à 18h30
  • 24 mars
    Célébrations du Jeudi Saint
  • 25 mars
    Vendredi saint, Chemin de Croix des Pénitents blancs du Puy à 20h30
  • 27 mars
    Pâques, Vêpres pascales chantées à la cathédrale à 18h
  • Tous les jours
    Messe jubilaire dans la cathédrale à 10h30 et 17h

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L’histoire du pèlerinage du Puy

« L’histoire du pèlerinage au Puy commence avec les apparitions de la Très Sainte Vierge Marie et l’édification du sanctuaire. Le premier évêque du Velay fut saint Georges envoyé par saint Pierre pour évangéliser la Gaule. Mais arrivé à Bolsène, au nord de Rome, il trépassa. Son compagnon saint Front repartit pour Rome où saint Pierre lui remit son bâton de marche, lui demandant de le déposer sur la tombe du défunt. Saint Georges ressuscita. L’église de Saint-Paulien, siège primitif de l’évêché du Puy, conserva la moitié du bâton miraculeux. Dès cette époque, la Sainte Vierge choisit le Mont Anis, haut lieu de culte païen, pour renverser le paganisme, faire germer et grandir la Foi.

Elle apparaît à une femme malade, baptisée par saint Front. Notre-Dame lui dit d’aller se coucher sur la pierre des druides et la guérit. Les anges dirent à la femme : « l’auguste mère du Sauveur, entre tous les lieux du monde, s’est choisi spécialement cet endroit pour y être servie et honorée jusqu’à la fin des siècles. »

Un 11 juillet (date de la fête de la dédicace), une chute de neige miraculeuse délimitait l’emplacement de la cathédral e. Il fallut cependant attendre l’épiscopat de saint Vosy, vers le IVe siècle, et une nouvelle guérison miraculeuse pour que fût entreprise la construction du sanctuaire redemandé par la Sainte Vierge : « …J’ai choisi cette montagne entre mille pour donner une audience favorable à ceux qui viendront m’y présenter leurs requêtes. »

« Que ce lieu est terrible ! C’est vraiment la maison de Dieu et la Porte du Ciel ! C’est le Trône de la divine miséricorde ! » S’exclamait saint Vosy dans un pieux transport d’action de grâces. Le sanctuaire consacré de manière miraculeuse par les anges fut placé sous le patronage de l’Annonciation, vocable qui unit le 25 mars la dévotion à Notre-Dame et aux anges. Ce sanctuaire édifié à l’époque du synode d’Éphèse (431) qui définit le dogme des deux natures de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, et conséquemment le dogme de la Maternité Divine de la Vierge Marie, allait devenir le lieu de pèlerinage le plus vénéré dans l’Histoire de la Chrétienté dans notre pays.

Les papes sont venus souvent au Puy

Par les suppliques publiques de son chef, le Souverain Pontife, l’Église est venue six fois au cours des siècles réclamer les secours et la protection de la Vierge au sanctuaire du Puy. Cette confiance filiale fut toujours entendue par la très sainte Mère de Dieu.

En 1051, le pape Léon IX écrivait : « Nulle part la Sainte Vierge ne reçoit un culte plus spécial et plus filial de vénération que celui que les fidèles de toute la France rendent dans cette église du Puy. » Il concéda à l’évêque du Puy le privilège du Pallium.

En 1095, le bienheureux Urbain II, ancien grand-prieur de Cluny, fut le premier pape à se rendre au Puy, en vue de lancer la Croisade contre les musulmans et pour la délivrance des Lieux Saints. Il y présida la fête du 15 août et passa la journée au pied de l’autel de Notre-Dame, lui confiant la formidable entreprise qu’il avait conçue.
De là, il partit pour Clermont où se tint le concile, convoqué par une lettre du pape datée du Puy. Le pape choisit comme légat et chef spirituel de la croisade l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil, qui mourra de la peste à Antioche en 1098.

C’est à l’occasion du départ de la Croisade que, selon la tradition, l’évêque du Puy composa le Salve Regina appelé immédiatement Antiphona de Podio ou Antienne du Puy. Elle fut probablement chantée pour la première fois dans la cathédrale du Puy.

En 1107, le pape Pascal II puis en 1118 Gélase II réfugié en France vinrent au Puy confier l’Église à Marie. Un peu plus tard, Calixte II, Innocent II puis Alexandre III, pris dans la tourmente politique ou dans l’agitation interne des antipapes, vinrent au Puy implorer les secours de la Sainte Vierge. C’est en la fête de l’Assomption 1095 que le pape Urbain II vint prêcher au Mont Anis la première croisade, recommandant à Notre-Dame cette formidable entreprise pour la délivrance des lieux saints.

Tout au long de l’histoire, les Souverains Pontifes ont enrichi le sanctuaire du Mont Anis d’indulgences et de privilèges : Boniface VIII (1294) décréta une indulgence plénière le jour de la Dédicace de la cathédrale, le 11 juillet. Pie VI en 1789 renouvela l’indulgence plénière accordée aux âmes du purgatoire par la visite à la chapelle du Saint-Crucifix en la cathédrale. Il donna aussi pour la visite des 7 chapelles latérales les mêmes indulgences accordées pour la visite des 7 Basiliques Romaines. Plusieurs papes étendirent la grâce du Jubilé : saint Pie X la porta à 18 jours en 1910.

En 1934, le Saint-Siège accorda une indulgence plénière aux visiteurs de la cathédrale pour toutes les fêtes de la Vierge Marie.

Le 11 février 1856 le pape Pie IX élève la cathédrale du Puy au rang de Basilique mineure et donne une indulgence de cent jours à tous les chrétiens qui salueront dévotement la statue de Notre-Dame de France en récitant la prière : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Le 8 juin 1856 Pie IX couronna solennellement la Vierge noire du sanctuaire.

Dans le bref du 30 avril 1861 le pape accorde à perpétuité une indulgence plénière à tous les fidèles qui, après s’être confessés et avoir communié, visiteront dévotement, le 12 septembre ou dans les sept jours suivants, la Basilique du Puy et y prieront avec ferveur pour le bien de l’Église.

Le pape Léon XIII attacha 300 jours d’indulgence à la récitation du Salve Regina composé par Adémar de Monteil, évêque du Puy, à l’occasion du départ de la première croisade en 1095 ; il intégra la récitation de cette prière dans la liturgie de la messe, avec les suppliques publiques pour l’Église.

La dévotion à la Vierge du Mont Anis ne cessera de croître au cours des siècles. Les pèlerins malades prendront l’habitude de s’étendre sur la Pierre des fièvres pour obtenir leur guérison. Les pèlerins pécheurs trouveront auprès de Notre-Dame soulagement et conversion.

Le pèlerinage à saint Jacques de Compostelle

Si l’histoire de la dévotion au Puy commence par les apparitions de la Vierge sur le Mont Anis, les miracles de guérisons sur la pierre des fièvres et l’édification de la cathédrale, on peut dire que le développement du pèlerinage au Puy est incontestablement lié au pèlerinage vers le tombeau de saint Jacques (le Majeur) à Compostelle.

C’est en 834 qu’est découvert en Espagne le tombeau de saint Jacques, premier apôtre martyr, décapité à Jérusalem vers l’an 43. En 950 l’évêque Goldescalc du Puy est l’un des premiers pèlerins français à prendre la route vers Compostelle. Bientôt les pèlerins affluent. Le sanctuaire du Puy devient un point de départ vers Compostelle par la Via Podiensis qui démarre du Puy, ou une halte sur la voie Régordane. Dans la ville les Jacquets (pèlerins de saint Jacques) étaient autrefois hébergés à l’Hôtel-Dieu dans les bâtiments juxtaposés à la cathédrale.

Le pèlerinage du Puy connaît une grande ferveur aux approches de l’An Mil. C’est alors qu’est instauré le premier Jubilé du Grand-Pardon de Notre-Dame en 992. Indépendamment du pèlerinage à saint Jacques, les foules viennent alors en très grand nombre demander des grâces en ces Jubilés exceptionnels qui n’arrivent que lorsque le jour de l’Annonciation coïncide avec le Vendredi Saint.

Outre le flot incessant des pèlerins isolés, des villes et des régions entières vinrent implorer grâce auprès de la Reine du Puy, souvent pour les pestes fréquentes de l’époque : Limoges en 1461, Bordeaux en 1494, Toulouse en 1588, Lyon en 1523 et 1629… »

Les rois de France

Les rois de France vinrent nombreux au Puy au cours des siècles confier leur pouvoir et leurs sujets à la Reine du Ci el. En 892, le roi de France Eudes vint implorer la Vierge Marie pour qu’elle protège le royaume des invasions normandes. En 1029, la dévotion amena également le roi Robert II aux pieds de Notre-Dame du Puy, ainsi que Louis VI un petit peu plus tard. En 1146, Louis VII ne voulut pas partir à la seconde Croisade sans se mettre sous la protection de la Vierge du Puy. Son fils, Philippe-Auguste agira de la même façon en 1188 avant d’entreprendre la troisième Croisade.
Louis le Pieux vint 4 fois au Puy. Son fils Charles le Chauve vint en 877. Le roi Eudes vint en 892 implorer la protection de la France contre les invasions normandes. En 1029 vint Robert II ; puis Louis VI, Louis VII en 1146 et Philippe Auguste en 1188 vinrent implorer la protection de la Vierge avant leur départ pour les 2e et 3e croisades. En 1283 Philippe III, et Philippe IV en 1285, firent de somptueux présents au sanctuaire

Saint Louis vint au Puy en 1245 puis en 1254. Il donna au sanctuaire la fameuse « Vierge noire », détruite en 1794.

Philippe III en 1283 et Philippe IV en 1285 firent de somptueux présents à la bienheureuse Vierge Marie lors de leur venue. Accompagné de ses oncles, les ducs de Berry et de Bourgogne, Charles VI vint vénérer la Vierge à l’Annonciation de 1394.
A l’Annonciation de 1420, le futur Charles VII confia à Notre-Dame la situatio n désespérée de la France, juste avant la vente du royaume aux Anglais. Devenu roi, Charles VII reviendra quatre fois encore à l’église angélique. En 1422, au début de son règne, il accourut au Mont Anis pour demander aide et protection. Il y revint en janvier 1424, et en décembre 1425 dans la « grande pitié du royaume de France ». Sans être présent au Grand Pardon de 1429 qui fut un véritable pèlerinage national, du 25 mars au 3 avril, le roi, ainsi que le peuple, mit toute son espérance en le secours de Notre-Dame. Tant de confiance allait être récompensée. Une intervention miraculeuse se produisit : Jeanne d’Arc apparut et la France fut miraculeusement sauvée.

Jeanne d’Arc voulut elle-même mettre son entreprise sous la protection de Notre-Dame du Puy. Elle concevait ce jubilé comme le point de départ de la rédemption de la France. Dans l’esprit de l’héroïne, c’était au moment où la prière de la France entière retentirait sous les voûtes du sanctuaire du Mont Anis que la sainte Vierge manifesterait son intervention miraculeuse en faveur du pays occupé. La conviction de sainte Jeanne d’Arc était si forte que, ne pouvant se rendre au Puy, retenue à Poitiers, elle se fit représenter au jubilé par sa mère, Isabelle Romée, par ses frères Jean et Pierre et par plusieurs chevaliers de son escorte de Vaucouleurs à Chinon.

Jeanne d’Arc pria donc au Puy par le truchement de sa famille et de son entourage. Le jubilé s’acheva début avril 1429. Le 29 du même mois, Jeanne entrait dans Orléans et la délivrait totalement le 8 mai suivant. Le 17 juillet de la même année, dans l’octave de la dédicace de Notre-Dame du Puy, Charles VII était enfin sacré à Reims et couronné roi de France. Il n’était pas ingrat. Il voulut manifester sa reconnaissance en venant en 1434 remercier solennellement Notre-Dame du Puy qui avait daigné bénir sa couronne et sauver la France.

Le roi Louis XI, trois fois pèlerin du Mont Anis. Jeune prince, il accompagna son père en 1434 puis devenu roi, il vint au Puy en 1475 et 1476 et manifesta des largesses royales à l’égard de tous. En 1449, fut institué au Puy le troisième Angelus, récité le midi. L’usage fut consacré en 1455 par Callixte III et Louis XI l’étendit à tout le royaume en 1476.

En 1495, Charles VIII au retour de la guerre d’Italie vint remercier Notre-Dame de l’avoir puissamment protégé.

C’est du fond de sa prison de Madrid, après la défaite de Pavie en 1525, que François Ier s’engagea à se rendre au Puy s’il recouvrait la liberté. Libéré l’année suivante, il se rendit au Mont Anis en 1533. L’entrée de François Ier, accompagné de la reine, des trois princes ses fils, du cardinal de Lorraine, du nonce, d’évêques nombreux, de six ambassadeurs, d’une suite nombreuse, fut la plus brillante dont les annales du Puy aient conservé le souvenir. Ce fut en même temps la dernière des visites d’un roi de France au Puy.

En 1621 encore, le roi Louis XIII avouera au pape sa spéciale dévotion à la Vierge du Puy à laquelle il se consacra personnellement en 1629. Fort des grâces nombreuses qu’il en reçut, il consacra son royaume à Notre-Dame en 1638. On peut d’ailleurs dire que l’Assomption est devenue la fête « principale » de la cathédrale du Puy, accompagnée ce jour-là de la grande procession dans les rues de la ville.

Plus près de nous, la reine Marie-Amélie se rendit au Puy à l’occasion du Jubilé de 1842. Enfin, le dimanche 2 mars 1941, le maréchal Pétain, chef de l’Etat français, effectua une visite officielle au Puy, afin d’implorer Notre Dame pour la France.

Le Puy à l’origine de Lourdes

L’un des premiers rois à venir au Puy fut Charlemagne. Il tenait en haute estime le sanctuaire du Puy et s’y rendit plusieurs fois en pèlerinage. Il favorisa le chapitre et déclara le Puy ville collectrice du denier de Saint-Pierre. Dans le comté de Bigorre, Charlemagne est à l’origine de la chrétienté qui deviendra la ville de Lourdes.
En voici l’histoire : alors qu’il combattait les sarrasins Charlemagne se heurta à la résistance d’un fief musulman ; le chef sarrasin, appelé Mirat, ne voulait pas se rendre à des hommes mortels. Charlemagne et l’évêque du Puy qui était avec lui invoquèrent la Vierge du Mont Anis et proposèrent à Mirat de se rendre à cette Souveraine.

Notre-Dame permit un signe : un aigle déposa un énorme poisson sur la plus haute tour de la ville assiégée. Mirat se rendit. Il se fit baptiser et prit le nom de Lorus, qui se transforma ensuite en Lourdes. Il se rendit au Puy et joncha d’herbes de sa contrée le sanctuaire en signe de l’hommage qu’il faisait de son fief.

En 1062, devant l’évêque du Puy Pierre II de Mercœur, le comte Bernard Ier de Bigorre renouvela l’allégeance à Notre-Dame du Puy de son domaine , exempt de toute autre suzeraineté que celle de Notre-Dame.

En 1307, l’évêque du Puy et son chapitre céderont à Philippe le Bel l’hommage de Lourdes et de la Bigorre, lequel sera remplacé par un tribut annuel et perpétuel qui sera versé jusqu’à la Révolution française.

Le château de Mirambelle et la ville qui l’entoure s’appellent désormais Lourdes. Le Puy, Lourdes : deux lieux où apparut la Bienheureuse Vierge Marie à des siècles de distance, mais lieux qui vivent de Notre-Dame, dans un lien très étroit de parenté spirituelle. Ainsi, l’église angélique du Puy revendique hautement et à juste titre son droit d’aînesse et de suzeraineté sur la terre de Lourdes.

Plus près de nous, les pèlerinages de Lourdes au Puy reprendront, et celui du 15 août 1829 sera l’un des plus marquants. De plus, le 11 février 1856, le pape Pie IX signera le décret d’érection de la cathédrale du Puy, église-mère de Lourdes, en basilique mineure, soit deux ans jour pour jour avant la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Lourdes, église-fille du Puy. La Sainte Vierge reste maîtresse et du Puy et de Lourdes.

La Vierge noire et saint Louis

L’origine de la première statue de la Vierge reste bien mystérieuse. Les anciennes traditions du Puy affirment qu’elle aurait été apportée par les anges lors de la consécration de la cathédrale ; d’autres disent qu’elle aurait été donnée par saint Vosy ou un roi. Par de très anciennes enseignes on a pu retrouver son image
La deuxième statue, la plus vénérée, fut la Vierge orientale ramenée d’Égypte par saint Louis en 1254. Il rapporta de sa captivité une vierge noire dont la tradition disait qu’elle avait été sculptée par le prophète Jérémie dans du sétin, un bois identique à celui de l’Arche d’Alliance. Le 3 mai 1255 eut lieu l’intronisation de cette Vierge d’aspect oriental et unique, sans similitude artistique avec les Vierges noires romanes d’Auvergne. Cette Vierge vénérée pendant 539 ans fut brûlée à la révolution le 8 juin 1794. Il s’échappa d’une cavité de son dos un parchemin qui brûla… La statue garda son mystère…

L’actuelle statue reproduit l’ancienne statue telle qu’on la voyait revêtue du manteau d’apparat. Elle fut intronisée en 1844 et fut couronnée par Pie IX le 8 juin 1856, 62 ans après le sacrilège révolutionnaire.

Saint Louis fit don au sanctuaire du Puy d’une épine de la couronne du Christ. Celle ci y fut vénérée jusqu’à la Révolution. L’abbé Borie parvint à soustraire la précieuse relique aux profanateurs qui pillaient la cathédrale et alla se cacher dans le Forez. Lorsque les persécutions s’arrêtèrent, il en fit don à l’Eglise Notre Dame, place Chavanelle à Saint Etienne où elle y resta un siècle. Le reliquaire a été transféré récemment à l’église Sainte Marie à Saint Eti enne. Au XIXe siècle l’église du Puy a obtenu un fragment d’épine de la couronne du Christ que les pèlerins ont pu vénérer lors du pèlerinage en 2014

Les nombreux Saints qui vinrent au Puy

« Les saints, les fondateurs d’ordre, vinrent nombreux se prosterner au pied de la Vierge du Mont Anis. Dès les premiers siècles, saint Martial laissa en relique un soulier de la Sainte Vierge ; saint Eudes abbé du Monastier, son successeur saint Théodfrède mort martyr par les sarrasins, saint Mayeul, abbé de Cluny, puis son successeur saint Odilon vinrent au Puy. Saint Robert, fondateur du monastère de la Chaise-Dieu, saint Etienne, fondateur de l’Ordre de Grandmont puis saint Hugues, évêque de Grenoble, prièrent au Mont Anis.

Saint François d’Assise, qui aimait profondément la Sainte Vierge, fit établir en 1223 un couvent au Puy. Saint Antoine de Padoue y resta deux ans et fit de nombreux miracles. Les Franciscains avaient à cœur d’étendre la dévotion à Notre-Dame et la renommée de ce pèlerinage. En 1425 sainte Colette, fille de sainte Claire, vint au Puy. En 1432 elle y installa un couvent de clarisses.

Saint Dominique, qui combattait avec zèle l’hérésie albigeoise, vint au Puy se recommander à Notre Dame. La Sainte Vierge lui apparut dans la cathédrale et l’engagea à établir partout le Rosaire, à prêcher sans relâche les mystères de la Rédemption. Saint Dominique vint deux fois au Puy pour y établir ses religieux en 1 221. Le couvent Saint-Laurent donna de très nombreux saints dominicains.

Saint Thomas d’Aquin visita le couvent dominicain et y enseigna.
Saint Roch, tertiaire dominicain, pria Notre-Dame du Puy.

Saint Vincent Ferrier vint au Puy en 1416 et y prêcha pendant 15 jours.
La bienheureuse Agnès de Langeac est née au Puy. Notre-Seigneur lui apparut dans la cathédrale, alors qu’elle était en prière, et lui dit : « Consacre-toi toute entière à ma sainte Mère et je te donnerai ma grâce. » De plus Il lui dit de prier pour un prêtre qu’elle ne connaissait pas. Elle le rencontra en 1634 trois ans plus tard : c’était Monsieur Olier.

Monsieur Olier, fondateur de la Société des Sulpiciens, vint au Puy en 1634 confier son projet de sanctification du clergé de France. En 1652 l’évêque du Puy lui confia le séminaire du Puy. Son œuvre fut imprégnée de l’intense dévotion qu’il portait à Notre-Dame du Puy. Les séminaires qu’il fonda furent une pépinière de saints dévots à la Très Sainte Vierge Marie.

Les Jésuites s’installèrent au Puy dès 1588 et y construisirent la première église de « style jésuite » en France. Parmi eux, l’apôtre du Velay, saint François-Régis, passa sept ans au Puy. Professeur au collège, catéchiste, confesseur, grand prédicateur, il soutint les pauvres, protégea la fabrication de la dentelle qu’un décret en 1639 avait interdit. Il mourut à La Louvesc en 1640.

Saint Noël Chabanel, natif de Saugues, reçut les douces grâces de Notre-Dame du Puy. Dès son ordination il partit pour évangéliser le Canada où il fut tué par les Iroquois en 1649.

Saint Benoît-Joseph Labre vint en pèlerin au Puy.

Saint Bénilde, frère des Écoles Chrétiennes, grand dévot de Notre-Dame, vécut à Saugues près du Puy jusqu’à sa mort en 1862.

Plus récemment… Notre Dame du Puy décorée de la croix de guerre !

La « Semaine religieuse du Puy », (janvier 1916) relate les faits suivants :

– Pendant la grande guerre, un maréchal d’artillerie souffrait de voir ses hommes exposés à l’hiver sans vêtements chauds. Il écrivit pour eux au Puy, espérant dans le talent des dentellières et en la clémence de Marie.

– Rapidement ils reçut un énorme ballot de tricots. Très heureux et plein de reconnaissance envers la Vierge du Puy, les artilleurs baptisèrent leur canon du nom de ‘Notre Dame du Puy’.

– Chaudement vêtus et sous la protection de Notre Dame du Puy, ils bataillèrent si vaillamment sur les hauteurs d’Alsace, qu’après les victoires remportées, le général citant tous les canonniers voulut aussi décorer le canon !

– C’est ainsi que par le biais de cet ex-voto, Notre Dame du Puy reçut la Croix de guerre. Le maréchal d’artillerie, quant à lui, refusa toute promotion, et resta auprès de « Notre Dame du Puy », son canon…

Les 150 ans de la statue de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay

« Ceux qui connaissent le Puy-en-Velay voient bien le rocher Corneille, point culminant de la ville, formant comme un mur de 132m de haut, et protégeant la ville des vents du nord et de l’ouest. Aujourd’hui nous sommes habitués à la statue de Notre-Dame de France juchée sur ce rocher. Mais dans la 1e moitié du 19e siècle, il faut s’imaginer ce rocher comme une plate-forme, pourvu seulement des derniers restes d’un vieux château fortifié.

Or, en 1846, est énoncée pour la 1e fois l’idée de profiter de cette belle plate-forme ménagée par la Providence. Le fameux prédicateur de Notre-Dame de Paris, le Père Ravignan, de passage au Puy, s’écrie : Voyez ce rocher, quel beau piédestal pour une statue colossale de Marie, protectrice de la cité ! L’évêque d’alors, intéressé mais trop occupé à des travaux de réfection de la cathédrale, ne put donner suite. Son successeur, Mgr Auguste de Morlhon, allait s’en charger.

Mgr Morlhon prend sa charge d’évêque du Puy le 1er juillet 1847. Or, en 1850, l’abbé Combalot, autre célèbre prédicateur, est appelé au Puy pour prêcher la retraite annuelle des prêtres. Et voici qu’en pleine cathédrale, le 27 juillet, il dit ceci : Enfants du Velay ! Le passé est pour vous le gage de l’avenir. Je le prédis, vous verrez accourir de tous les points de l’univers une foule avide d’admirer vos pittoresques vallées le jour où la reconnaissance et la foi uniront leurs efforts pour élever une statue colossale sur le front superbe du rocher qui commence où s’achève le dôme de cette basilique.

Notons pour finir avec l’abbé Combalot, cette anecdote : il racheta un calice au pape Pie IX, ayant appris que celui-ci voulait s’en dessaisir, en expliquant au Saint-Père qu’il voulait le donner à Notre-Dame du Puy. Pie IX lui répondit en souriant : si c’est pour Notre-Dame du Puy, tout ce que vous voudrez.

Ce que l’on peut appeler une improvisation d’un célèbre prédicateur, un rêve poétique, allait devenir réalité sous l’autorité de Mgr de Morlhon. Après deux années de tergiversations, fin 1852, c’est un jésuite, le R.P. Ducis, qui fait avancer définitivement le projet en réalisant un mémoire donnant les indications sur la statue –style, matériaux, poids-, sur le financement, sur les aspects artistiques et géologiques –il fallait que le rocher Corneille puisse supporter le monument, et celui-ci devait à son tour supporter les vents, la foudre. Ce rapport en main, Mgr de Morlhon lance en janvier 1853 une souscription dans son diocèse, nomme une commission pour la réalisation du projet et informe la mairie. Celle-ci donne son soutien en février.
Cette année 1853, décisive pour le projet, fut aussi celle du 3e grand jubilé du 19e siècle. Cette année-là, en effet, le Vendredi Saint tombait le 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation de la bienheureuse Vierge Marie, sainte patronne de la cathédrale. L’affluence, malgré d’énormes chutes de neige, fut étonnante : 200000 pèlerins. L’enthousiasme et l’excellent déroulement du jubilé ne purent que favoriser le projet de Notre-Dame de France.

Le 25 mars 1853 est lancé un concours pour le choix du modèle de statue. Les artistes devaient avant le 1er octobre 1853 fournir une statue d’au moins 50cm, figurant la sainte Vierge dans une « attitude à la fois noble, modeste et bienveillante d’une Mère de Dieu montrant la ville du Puy à son divin Fils pour qu’Il daigne la bénir. Ses deux autres prérogatives de Reine du Ciel et de Vierge Immaculée devront être exprimées clairement (…). La Commission n’exige pas que l’Enfant divin soit placé sur les bras de sa Mère plutôt qu’à côté d’elle (…). L’artiste devra s’inspirer des pensées et sentiments exprimés dans le Salve Regina (…). » On avertit aussi les artistes que la statue réelle sera d’environ 16m…

53 statues, venant de divers pays d’Europe, participèrent au concours. Les résultats tombèrent le 8 novembre. Un bavarois obtenait le 2e prix, mais c’est un statuaire parisien originaire de Panissières dans la Loire, M. Jean Bonnassieux, qui l’emportait.

Ce grand artiste eut l’idée de contourner la difficulté du concours en plaçant l’enfant-Jésus sur le bras droit de sa Mère, permettant ainsi à l’Enfant de bénir la ville de son bras droit. « La Commission n’a eu qu’une voix pour reconnaître dans cet essai l’originalité de l’invention, le charme et la noblesse de la disposition, l’heureuse alliance de l’élégance antique avec la suavité, la chasteté et l’élévation de l’idéal chrétien. » Il importe ici de rétablir la réputation de l’artiste, qui, contrairement à certaines calomnies, ne s’est pas suicidé, mais est mort chrétiennement et a reçu la sépulture ecclésiastique à Paris le 6 juin 1892 en l’église Sainte-Clotilde. Il repose au cimetière Montparnasse.

La confection de la statue fut confiée aux établissements Prénats de Givors. Les difficultés tec hniques demandèrent une virtuosité artistique particulière chez les réalisateurs, Messieurs Fournier père et fils. Bonnassieux devait fournir une statue modèle en plâtre de 2m66. Puis il fallut réaliser d’abord un modèle en terre de 80 tonnes à la taille réelle, puis le modèle définitif en plâtre -40 tonnes-, divisé ensuite en cent morceaux pour couler en fonte de fer les parties de la statue, qui devaient ensuite être solidement boulonnées. Bonnassieux donnait son accord aux différentes phases du travail.

Les travaux durèrent trois ans, à partir de la fin août 1856. Mais le montage de la statue imposait encore d’autres difficultés. Il fallut monter les 680 tonnes du piédestal de la statue, octogone de presque 7m de haut, au sommet du rocher Corneille. Puis on trouva les solutions techniques à l’acheminement des pièces de la statue, qui commencèrent à arriver le 28 juillet 1859. Grâce à un échafaudage ingénieux, on assembla la statue en 2 mois seulement et sans le moindre accident. Enfin, il fallut décider de l’orientation de la statue, problème épineux… On décida de la tourner vers le sud, où la ville était appelée à se développer.

La fonte de la statue, on le sait, vient des canons de Sébastopol. C’est le 8 septembre 1855, jour de la fête de la nativité de la sainte Vierge, que le général Pélissier remporte cette victoire décisive de la guerre de Crimée. Pélissier connaissait le Puy pour être allé en vacances tout près du Puy, à Ceyssac. C’est là qu’une religieuse du Puy, qui l’avait soigné à Oran, lui parla de la fonte des canons de Sébastopol en vue de la construction de la statue. Après une 1e tentative le 18 juin contre Sébastopol soldée par un échec, Pélissier encourage Mgr de Morlhon à aller voir l’empereur Napoléon III pour lui demander la fonte des fameux canons. Pélissier avait dit en effet : demandez lui les canons, il me demandera de les prendre, et nous les prendrons ! Mgr de Morlhon, qui connaissait le cousin de l’empereur, l’abbé Lucien Bonaparte, obtint une audience le 5 septembre 1855. L’empereur lui accorda les canons… à condition qu’ils soient pris !

Le 8, Pélissier remportait la victoire. Il avait choisi cette date car « j’ai mes raisons de choisir ce jour-là » expliqua-t-il à certains officiers. Mais à la religieuse du Puy déjà évoquée, il écrivit : « si j’ai attaqué le 8 septembre, fête de la Vierge, c’est que j’ai pensé que du haut du Ciel, la bonne Mère nous donnerait un coup de main pour prendre ces armes de guerre et les transformer en cet instrument de paix » (la statue de Notre-Dame de France). L’empereur fut fidèle à sa parole et 213 canons, totalisant 150 tonnes de fonte, furent envoyés à Givors.

Cet arrivage providentiel de fonte ne réglait cependant pas entièrement les difficultés financières. Et la grande générosité des catholiques du Velay ne pouvait suffire. La solution était de susciter un effort général en lançant une souscription nationale. Lors de l’audience déjà évoquée, Mgr de Morlhon obtient la participation de l’empereur à cette souscription. Des prêtres séculiers, des jésuites, des capucins vont alors sillonner la France pour prêcher en faveur de la statue. La France entière répondit généreusement. L’heureux évêque du Puy pourra dire en toute vérité, le jour de la bénédiction de la statue : « Oui, j’aime à le proclamer, et les faits le proclament plus hautement que moi : cette statue n’est pas l’œuvre d’une cité ni d’un diocèse ; elle est l’œuvre de la France. »

Le pape Pie IX, prévenu du projet de statue par Mgr de Morlhon envoya ses encouragements par un Bref du 25 mars 1854. Le pape se réjouissait d’autant plus que la statue devait glorifier la Conception Immaculée de Marie et perpétuer la mémoire de la définition de ce dogme. Pie IX procéda à la définition du dogme le 8 décembre 1854, jour exact où la 1e pierre de la construction du piédestal de la statue arriva au sommet du rocher Corneille. Cette 1e pierre fut bénite deux jours après, le 10 décembre. Et le 11 février 1856 (noter la coïncidence de date, alors que les apparitions de Lourdes n’ont pas encore eu lieu), Pie IX donne des indulgences pour ceux qui auront contribué à l’érection de la statue, ou la salueront en disant « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous ». De plus, Pie IX annonce l’élévation de la cathédrale du Puy au rang de basilique mineure, en précisant que ce privilège rentrera en vigueur le jour où la statue de Notre-Dame de France sera bénite.

Et le grand jour de la bénédiction arriva, le 12 septembre 1860, fête du saint Nom de Marie. Les festivités rassemblèrent environ 120000 personnes, 4000 prêtres, religieux et religieuses, avec la présidence d’honneur du cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux et de 11 autres archevêques ou évêques. Le cardinal dans son sermon signala lui aussi l’élan national donné à cet événement. « Qu’il est donc glorieux pour Marie, le monument que lui élève la France ! Le rocher Corneille est évidemment la sainte montagne qui sert d’escabeau aux pieds de la Reine des cieux. Mais, quoique placée sur un point particulier de l’empire, cette effigie appartient à la France entière. (…) Les aumônes, tour à tour, comme des fleuves, ont afflué de tous les départements. Notre-Dame de France a eu des tributaires dans toutes les parties de l’empire. Sa statue est donc un présent national, un acte de foi populaire, une réponse de gratitude patriotique à toutes les faveurs de Marie, un mémorial sublime et durable des sentiments et des croyances qui, au 19e siècle, animent le peuple français envers la Mère de Dieu. »

Mgr de Morlhon, dans son mandement du 16 juillet 1853 à son diocèse, avait donné l’élan au projet en ce s termes : « et si, autrefois le sanctuaire angélique a procuré à vos ancêtres l’honneur et la satisfaction de voir accourir à la sainte montagne des souverains Pontifes, des empereurs, quinze de nos rois, un grand nombre de princes étrangers, les plus grandes illustrations dont s’honorèrent la France et la religion, lorsqu’ils venaient courber devant Notre-Dame, en signe d’hommage et de dépendance, un front brillant de gloire, une tête consacrée par l’onction sainte, rehaussée par la tiare et le diadème, pensez-vous que le nouveau monument, si digne de l’attention universelle, ne contribuera pas puissamment à rendre à notre sanctuaire sa gloire antique et sa célébrité, avec tous les avantages qui en furent les conséquences ? » Trois jours après la bénédiction de la statue, l’évêque livrait sans réserve ses sentiments dans une circulaire. « Conservez, chère cité d ’Anis, conservez pieusement vos nobles traditions.

Vous êtes inférieure en bien des choses à d’autres cités de la France. Vous n’avez au-dessus d’elle qu’une gloire, mais cette gloire, nul ne saurait vous la contester, c’est que vous ne vivez que par Marie. Faites bonne garde autour du trône de cette glorieuse Reine (…). Après lui avoir érigé sur le rocher qui vous domine un monument magnifique, que chacun de vos enfants lui érige dans son cœur un monument plus magnifique encore et qu’ils deviennent tous ses vivantes images.

Qu’on les voie fouler souvent ce chemin si cher à leurs pères, montrer aux générations nouvelles la voie de cette sainte montagne sur les flancs de laquelle se pressaient les générations antiques ; que leur empressement fasse refleurir ce pèlerinage si fécond jadis en fruits de salut ; qu’on les voie assidus autour de l’image de Marie, priant pour la France et pour l’Église entière, afin que de ce sommet béni descendent constamment sur l’Église et sur la France les bénédictions dont le Cœur de Marie est plein et que ses mains sont si heureuses de répandre. »

Le Puy ne vit que par Marie ? Les études historiques les plus récentes et les plus sérieuses établissent clairement que la sainte Vierge a effectivement choisi cette sainte montagne par une apparition qui est la première recensée à caractère public, dans laquelle elle demande à être honorée d’un culte au pied du rocher Corneille, au lieu exact où se trouvait depuis des siècles un haut-lieu du culte druidique ; que les 1ers évêques du Puy établirent la 1e église au 5e siècle, avant le concile d’Ephèse (431) déclarant le dogme de Marie Mère de Dieu. Dans le cas du dolmen païen, les hommes ont préparé le trône, et Dieu y a placé sa Mère. Dans le cas du rocher Corneille, c’est cette fois le bon Dieu lui-même qui depuis des millénaires avait préparé le trône, et les hommes y ont placé l’image de leur reine. Comme Mgr de Morlhon le disait, il manquait à ce trône la majesté royale pour laquelle il avait été manifestement préparé.

La vierge est apparue au 1er siècle sur un dolmen pour fonder un sanctuaire et par lui attirer les âmes, les familles, les sociétés, l’Église, au doux règne de son Fils. Beaucoup, pauvres ou riches, rois, papes ou paysans, y sont allés dans ce but. À notre époque redevenue païenne, Notre-Dame de France a pris le relais et donne un but aux vacances, aux sorties, aux touristes. Il faut avoir vu Notre-Dame de France ! Rares maintenant, parmi le flot de visiteurs, sont les vrais pèlerins amenés par un sentiment de piété. Alors la sainte Vierge est sortie de sa cachette de la chambre angélique de la cathédrale pour se montrer au sommet de la ville en une statue svelte, élégante et colossale, 10 fois plus grande que la taille humaine ordinaire. On ne peut pas ne pas la voir. Dieu sait ensuite les réactions du cœur humain après l’effort d’ascension du rocher Corneille, dans le voisinage de la grande statue et devant le spectacle impressionnant d’un magnifique panorama, un des plus beaux du monde. Ce n’est pas en vain que l’on monte sur ce nouveau lieu saint pour y rejoindre la Reine de la terre et des cieux, la Mère au Cœur Immaculé qui a à nous donner un pressant avertissement. Cet avertissement, beaucoup parmi les visiteurs le reçoivent en allant, avant ou après l’ascension du rocher, saluer la Vierge noire dans sa chambre angélique, qui attend les hommages quasi au pied de l’escalier montant au rocher Corneille. Là, devant la Vierge Noire, ils retrouvent le recueillement plus difficile à trouver sur le rocher. Là, tout porte à la méditation, à la réception des sacrements, à une communication intime avec Notre-Seigneur.

C’est ce qu’ont constaté avec bonheur saint Dominique, saint Antoine de Padoue, saint Vincent Ferrier, saint François-Régis, sainte Colette, la bienheureuse Agnès de Langeac, le vénérable M. Ollier, qui disait : je ne connais pas de lieu où Dieu se communique si intimement et où il répande ses grâces avec plus de libéralité. Tout y porte à Lui, tout y est saint ; en sorte que, pour en sortir tout pénétré de son amour et de son esprit, on n’a qu’à se laisser aller au mouvement intérieur qu’on éprouve dès qu’on s’y présente avec foi ».

Rendons donc grâce à Dieu pour ce bel anniversaire de Notre-Dame de France, que nous tâcherons de fêter avec piété et grande joie les 21 et 22 août prochains, 3e pèlerinage de la neuvaine préparatoire au jubilé de 2016. Que Notre-Seigneur par Marie sa Mère veuille bien faire refleurir l’antique sanctuaire du Puy, choisi par la Reine du Ciel pour y transformer les cœurs des petits et des grands. Salve Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo, et spes nostra, salve ! »

Description de la statue de Notre-Dame de France

parue dans le programme de la cérémonie d’inauguration, le 12 septembre 1860.

‘La magnifique figure de Notre-Dame du Puy est d’un calme grave, modeste, méditatif, qui saisit profondément tout d’abord. Pas le moindre nuage d’inquiétude sur ce front serein que surmonte une couronne d’étoiles ; le regard est celui d’une Reine paisible que rien ne dépossèdera jamais. Cependant, sous les pieds de Marie, le serpent lance le feu de ses yeux irrités et voudrait redresser contre elle son long dard retenu à distance ; mais la Vierge ne l’aperçoit même pas ; son pied droit est fortement posé sur le corps du reptile qu’elle écrase, tandis qu’en arrière les doigts de son pied gauche touchent à peine le globe de la terre et soutiennent sa jambe gracieusement soulevée. Cette habile attitude donne à la statue une apparente légèreté, un air de sûreté qui fait oublier son poids énorme. Du reste, tout facilite cet oubli ; les proportions sont si admirablement observées, qu’à quelque distance on croirait cette image de Marie de grandeur naturelle. Sa base est légère ; la robe montante redescend modestement en plis nombreux et serrés, sans boursouflure vaniteuse et de mauvais goût, sur les pieds qui restent en partie découverts ; le riche manteau royal est relevé un peu au-dessous des genoux et ondule amplement par derrière. La vue de cette Vierge repose, inspire confiance, piété, amour pur ; elle rend le cœur meilleur et lui communique ce calme dont nous parlions tout à l’heure. Mais ce calme d’où vient-il donc à Marie ? Voyez ! la Vierge a courbé son bras droit, et, sur ce trône qu’il chérit, l’Enfant Jésus est royalement assis, sa mère le soutient à peine des deux doigts supérieurs de sa main droite légèrement inclinés, tandis que deux autres doigts de sa main gauche touchent à ses pieds. On sent que la mère est sûre de son Fils, et que le Fils est sûr de lui et de sa Mère. Jésus se détache du sein de Marie ; sa main gauche s’étend pour la poser seulement sur l’épaule de sa Mère, et sa main droite s’élève pour bénir la foule qu’il regarde ».

Site source :

jubilé du Puy 2016 histoire du pèlerinage du Puy

Pèlerinage 31e Jubilé du Grand Pardon de Notre-Dame du Puy 2016 les 9 et 10 avril 2016

Ce pèlerinage est organisé par la FSSPX, sous la présidence de Mgr Bernard Fellay,

Editorial de Monsieur l’abbé Bouchacourt

« Chers fidèles,

Le triste état de notre patrie, de la sainte Eglise et la désorientation des âmes peut nous porter au découragement. Humainement parlant, la situation semble désespérée et pourtant, la Providence Divine ne nous abandonne pas, nous le savons. Pour nous aider à garder la sainte Espérance, elle nous propose en 2016 le 31e Jubilé du Grand Pardon de Notre-Dame du Puy.

En effet, le 25 mars 2016 aura lieu la coïncidence exceptionnelle de l’Annonciation avec le Vendredi Saint. Pour célébrer cet événement rare, qui n’arrive que deux ou trois fois par siècle, le pape Jean XVI, institua en 992 le premier Jubilé du Puy afin d’honorer la Mère de Dieu et nous rappeler notre rachat par Dieu fait homme, mort sur la croix pour la rémission de nos péchés. Ce jubilé nous donnera l’occasion de méditer sur deux grands mystères de notre sainte religion : l’Incarnation et la Rédemption, de renouveler nos promesses de baptême par lesquelles nous renonçons à Satan à ses pompes et à ses œuvres et de manifester publiquement notre désir de vivre sous l’étendard du Christ notre Roi.

Comme pour renforcer notre dévotion, ce grand jubilé coïncide aussi avec le 300e anniversaire de la mort de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, grand apôtre de la dévotion mariale. Cette date anniversaire n’est pas fortuite, en effet : le Père de Montfort encourage fortement la rénovation des promesses du baptême pour grandir dans la foi et remédier aux dérèglements des chrétiens. Il démontre cela en s’appuyant sur les Pères de l’Eglise et il cite le catéchisme du Concile de Trente qui exhorte les curés à « se dévouer et se consacrer à jamais à notre Rédempteur et Seigneur comme esclaves » [ n° 127 à 130 Traité de la vraie dévotion].

Il se fait ainsi l’écho de saint Paul dans son épître aux Romains qui le premier explique cette notion d’esclave : « Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quel fruit en recueillez-vous alors ? Vous en rougissez aujourd’hui ; car le terme de tout cela, c’est la mort. Mais maintenant qu’affranchis du péché vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification, et le terme c’est la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort, tandis que le don de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur. » Épitre aux Romains VI, 20-23

Mais le Père de Montfort va plus loin ; il propose la rénovation des promesses du baptême par une voie plus parfaite en renonçant non seulement à Satan pour se donner à Jésus mais en nous invitant à le faire par les mains de la Très Sainte Vierge Marie, lui consacrant nos personnes, nos biens extérieurs et intérieurs, tous nos mérites passés, présents et futurs, lui laissant le droit d’en disposer et d’en être la trésorière. [Traité de la Vraie Dévotion n° 121& n°126]

Il se trouve que cette consécration du Père de Montfort a un lien très étroit avec l’histoire même du sanctuaire du Puy. En effet, Saint Louis-Marie raconte, que cette dévotion du « Saint Esclavage » fut inspirée par la Sainte Vierge dans la cathédrale du Puy à la bienheureuse Agnès de Langeac, qui la transmit à Monsieur Ollier, fondateur du séminaire du Puy et fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, où saint Louis-Marie fit son séminaire [Traité de la Vraie Dévotion n° 170].

Le Puy est un haut lieu de chrétienté. Le sanctuaire fut bâti à la demande de la Sainte Vierge (1re apparition publique mondiale) sur l’emplacement d’une pierre des druides, pour renverser le paganisme et implanter la foi. Placé sous le vocable de l’Annonciation, il fut consacré miraculeusement par les anges au Ve siècle, d’où son nom de « chambre angélique ». Plus qu’ailleurs, les générations ont honoré en ce lieu le « Fiat » de Marie et la dépendance de Jésus qui vient à nous par Marie, prenant notre condition pour expier le péché et nous rétablir dans l’amitié divine. Le Père de Montfort insiste sur cette dévotion au « Fiat » et à l’Incarnation le 25 mars. Il désigne ces mystères de notre Rédemption comme capitale pour notre foi [n°243 & n°142 n°152 Traité de la vraie dévotion].

La prière quotidienne de l’Angélus honore tout particulièrement ces mystères. Et c’est d’ailleurs auPuy, qu’en 1449, Louis XI fit publier les lettres apostoliques qu’il avait obtenues du pape Sixte IV pour étendre la récitation de l’Angélus à midi. L’usage en fut consacré par le pape Calixte III et Louis XI l’étendit à tout le Royaume en 1476.

Mgr Lefebvre voyait dans cette consécration au Saint Esclavage à Jésus par Marie, l’excellente attache pour garder la foi sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie. Il avait en outre une dévotion profonde au mystère de l’Incarnation, point capital du combat de la foi. Et c’est sans doute pour honorer sa foi vive que Dieu l’a rappelé à lui un 25 mars, c’était un Lundi Saint, il y a 25 ans. Ainsi, pour raviver notre espérance dans le combat de la foi, la Providence permet également d’associer ce Jubilé du 25e anniversaire du rappel à Dieu de Mgr Lefebvre au Jubilé du Puy et au 300e anniversaire de la mort du Père de Montfort. Que de coïncidences !

Venez nombreux au Puy ! N’attendez pas la prochaine occasion qui n’aura lieu qu’en 2157 ! Dieu n’attend que nos prières et notre venue au sanctuaire du Puy pour déverser ses grâces sur l’Eglise, la France et les âmes. La statue de Notre Dame de France qui domine le sanctuaire du Puy rappelle toutes les grâces privées et publiques données à notre pays au cours des siècles. Alors acquiesçons à la volonté de Dieu en sa Providence, soyons généreux et venons nous consacrer à Jésus par la Vierge Marie.

Il faut souligner enfin que le Salve Regina composé par Adémar de Monteil, évêque du Puy, fut chanté pour la première fois dans la cathédrale du Puy, le 15 août 1096, à l’occasion du départ à la première croisade : venons renouveler notre ferveur et implorer Notre Dame avec cette belle prière les 9 et 10 avril 2016 au pèlerinage organisé par le Prieuré Saint François-Régis.

Dans l’attente de nous retrouver tous au Puy pour ce jubilé béni, que Notre-Dame dispose dès maintenant nos âmes à recevoir toutes les grâces que son divin Fils voudra nous accorder par sa maternelle intercession à l’occasion de ce pèlerinage. Que Dieu vous bénisse ! »

Abbé Christian BOUCHACOURT
Supérieur du district de France.

Inscriptions

jubilé du Puy 2016 fsspx

Renseignements et inscriptions au pèlerinage de la FSSPX, sous la présidence de Mgr Bernard Fellay, les 9 et 10 avril 2016 :

jubilé du Puy 2016 fsspx inscriptions

par courriel : fsspxgrandpardondupuy2016@orange.fr,

par téléphone : 04.77.31.25.92 ou 06.89.98.21.36

la porte latine jubilé du Puy

Ouvrages à consulter
  • Histoire des jubilés de Notre-Dame du Puy
    par M. l’Abbé Peyron
    Editions Rassemblement à Son Image et Editions Saint Gabriel

Pour commander le livre :

ED. Saint-Gabriel
BP 10064
63360 Gerzat (en joignant un chèque)

prix du livre = 18 € + port = 4,20 € total = 22,20 €
ou par quantité écrire edstgabriel@orange.fr.

A noter qu’il a été ajouté dans ce livre le « jubilé d’Andria »en .Italie.

  • A l’occasion du pèlerinage organisé par la Fraternité Saint-Pie X les 9 et 10 avril 2016 pour le jubilé du 25 mars au 15 août 2016, les éditions PARTHENON publient la réédition de l’ouvrage de l’abbé Edouard Peyron : Notre Dame du Puy et le jubilé.

Né au Puy en 1848, l’auteur qui a été curé de Vieil-Brioude (Haute-Loire) avait à cœur de faire « connaître, aimer et vénérer Notre Dame du Puy, de réveiller la dévotion à demi éteinte des habitants du Velay envers leur auguste protectrice » en contant la riche histoire du Puy en Velay.

dici réédition de Notre Dame du Puy et le jubilé

« Notre-Dame du Puy et le jubilé », 256 p., format de poche, 14€ – Editions Parthenon éditions Parthenon – La Fresnaye – Chemin des Buttes Blanches – F-91410 Dourdan – tél : 06 12 39 18 46

Sites à consulter

jubilé du Puy en Velay 2016

pèlerinages de France Jubilé 2016 du Puy en Velay

pèlerinages de France le Grand Pardon de Notre Dame du Puy